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Dessin baroque avec le glaive, provient du site d’images gratuites « Pixabay",
image modifiée par Annabel des éditions Gaelis
« … Ce qui intéresse Vanessa Codaccioni, depuis qu’elle s’est penchée sur les procès politiques de la Libération, de la guerre froide ou de la guerre d’Algérie, ce sont les tribunaux et la justice d’exception. Elle décide alors de travailler sur un tribunal d’exception particulier : la Cour de sûreté de l’État, créée par le général de Gaulle en 1963 pour juger les membres de l’OAS mais qui va finalement servir à réprimer les gauchistes dès mai 68, les indépendantistes (corses, basques, bretons, guadeloupéens, martiniquais) ou les membres d’Action Directe … »
Actualisation portrait du jour Vanessa Codaccioni
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page en recevant avec infiniment de plaisir l'historienne Vanessa Codaccioni autrice de La légitime défense – Homicides sécuritaires, crimes racistes et …
Vanessa Codaccioni est maîtresse de conférences HDR au département de science politique de l’université Paris VIII et membre du laboratoire CRESPPA-CSU. Spécialiste de la justice pénale et de la répression, elle est notamment l’auteure, à CNRS Éditions, de Punir les opposants PCF et procès politiques 1947-1962 (2013), et Justice d'exception - L'État face aux crimes politiques et terroristes … (2015).
Bienvenue Vanessa dans le cercle très prisé et discret des ami(e)s de Culture et justice
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« Historienne de formation, Vanessa Codaccioni a découvert la sociologie et la science politique en 2002 à l’Université Montpellier I. Intéressée très tôt par les grandes affaires criminelles, les procès et la prison, elle se passionne alors pour l’affaire Rosenberg, ce couple de communistes juifs américains exécutés sur la chaise électrique en 1953 après leur condamnation à mort pour espionnage au profit de l’Union soviétique. De leur histoire, et des mobilisations pour qu’ils puissent vivre, elle en tirera un mémoire de M2 soutenue 2004 à la Sorbonne et en fera le point de départ d’une thèse sur la répression de l’extrême gauche, et du parti communiste en particulier, entre le début de la guerre froide et la guerre d’Algérie.
Dans ce doctorat de science politique, soutenue à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Frédérique Matonti en novembre 2011 et dont la version remaniée paraît en 2013 chez CNRS Éditions, on retrouve tous les thèmes de prédilection de Vanessa Codaccioni : les tactiques et techniques de répression contre les activistes oppositionnels, le procès comme bataille entre ennemis politiques, le rôle des avocats engagés dans la publicisation de cause, ou encore celui des juges dans la criminalisation de l’opposition. On y retrouve aussi son goût pour les archives, pour la socio-histoire, et son analyse des logiques punitives de l’État sur le temps long. Punir les opposants PCF et procès politiques 1947-1962
Ce qui intéresse Vanessa Codaccioni, depuis qu’elle s’est penchée sur les procès politiques de la Libération, de la guerre froide ou de la guerre d’Algérie, ce sont les tribunaux et la justice d’exception. Elle décide alors de travailler sur un tribunal d’exception particulier : la Cour de sûreté de l’État, créée par le général de Gaulle en 1963 pour juger les membres de l’OAS mais qui va finalement servir à réprimer les gauchistes dès mai 68, les indépendantistes (corses, basques, bretons, guadeloupéens, martiniquais) ou les membres d’Action Directe. En suivant l’histoire de ce tribunal, de sa création à sa suppression par François Mitterrand et Robert Badinter en 1981, Vanessa Codaccioni montre comment les gouvernements justifient l’exception, l’emploient pour d’autres cibles que celles officiellement prévues et finalement la banalisent en la rendant permanente. En prolongeant son étude jusqu’à l’antiterrorisme contemporain, elle montre que celui-ci innove peu et que, précisément, la lutte antiterroriste française a puisé dans le passé répressif français : Vichy, la guerre d’Algérie, la Cour de sûreté de l’État. Cette étude sur la généalogie de l’antiterrorisme, Vanessa Codaccioni la publie en novembre 2015 sous le titre : Justice d'exception - L'État face aux crimes politiques et terroristes …
Lors ses recherches, Vanessa Codaccioni a particulièrement étudié ceux qu’elles appelle « les juges politiques », ceux qui servent volontiers le pouvoir central et qui diffusent une idéologie répressive et sécuritaire. Dans son nouveau livre paru récemment (août 2018) et qui est la version remaniée de son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), ce sont certains de ces juges qu’elles retrouvent défenseurs d’un « droit à la légitime défense » et « d’un droit de tirer » sur ceux qui représenteraient un danger pour la société. Plus généralement, la chercheuse entend faire l’histoire et la sociologie de la légitime défense en France. En se penchant sur les homicides commis en état de légitime défense par les policiers mais aussi par les citoyens « ordinaires » et sur les usages sécuritaires des armes, elle pose ainsi dans ce dernier ouvrage plusieurs grandes questions : Qui tue ? Qui est tué ? Comment expliquer que les auteurs d’homicide soient quasiment tous acquittés et comment l’État réagit-il d’un côté aux violences policières, de l’autre à ce qui peut s’apparenter à une forme de justice privée ? »
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Parution du livre le 30 août 2018 – La légitime défense est au coeur de l’actualité politique et judiciaire : multiplication du nombre de femmes battues qui tirent sur leur mari ou leur compagnon violent, mobilisations pour soutenir des commerçants qui ont tué des voleurs, et, plus récemment, facilitation de l’usage des armes par la police dans le cadre du renforcement de la lutte antiterroriste.
Si la légitime défense fascine et fait débat – est-elle un permis de tuer ou l’arme du faible ? –, elle a aussi ses partisans radicaux : des militants pro-armes réclamant un « droit de tirer » et un « droit de tuer » ceux qui représenteraient un danger pour eux-mêmes et pour la société.
Parallèlement à l’étude de leurs mobilisations, Vanessa Codaccioni se penche sur les grandes affaires de légitime défense depuis la fin des années soixante-dix. Elle montre qu’il s’agit le plus souvent d’homicides sécuritaires, de crimes racistes ou de violences policières, et analyse la manière dont leurs auteurs tentent d’échapper à la justice, notamment par un renversement des figures du coupable et de la victime.
Par l’étude socio-historique des homicides « défensifs » et des usages sécuritaires des armes, ce livre explore la manière la plus radicale de se faire justice. Il interroge plus généralement les liens entre politiques du « faire mourir », pouvoir de mort et atteintes au droit à la vie dans les régimes démocratiques.
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