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"Deux romans policiers ont retenus récemment mon attention, par leur qualité sortant du commun certes, mais aussi parce que dans les deux cas ce sont des anciens inspecteurs de police, l’un anglais, l’autre écossais, menant une vie plus ou moins paisible de retraités, qui sont obligés de reprendre le chemin des enquêtes. Les deux y sont amenés par leurs filles respectives, avec qui ils entretiennent des liens compliqués pour ne pas dire conflictuels. Mais la parallèle s’arrête là. Ces deux polars nous subjuguent différemment, chacun à sa manière.
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Le livre Le Corps et L’Âme est écrit par John Hervey, un écrivain et scénariste britannique, auteur de nombreux romans, devenu célèbre en 1989 grâce aux douze enquêtes de son héros d’origine polonaise, l’inspecteur Charlie Resnick du commissariat de Nottingham. A partir de 2004 et jusqu’au 2008 l’auteur crée une nouvelle saga de trois enquêtes de l’inspecteur Frank Elder. Puis en 2014, à l’approche de ses 80 printemps, il arrête d’écrire pour se consacrer à la poésie et au jazz, qu’il affectionne particulièrement. Pourtant, contre toute attente, le dernier volet de la saga Frank Elder paraît en Angleterre en 2018, intitulé Le Corps et L’Âme, dont la traduction française de Fabienne Duvigneau vient de paraître aux éditions Rivage Noir. Le titre flaire bon le jazz des années trente et son célèbre standard, à la fois triste et beau, Body and Soul, repris dans les années cinquante par Billie Holiday, un fond sonore de choix, empreint de blues et de nostalgie pour cette ultime enquête de Franck Elder. Elle revêt elle-aussi ce caractère à la fois mélancolique et captivant, où un père ex-flic quitte sa vie paisible de retraité en Cornouailles pour innocenter sa fille unique Katherine, soupçonnée du meurtre d’un peintre dont elle était, dans le passé récent, l’amante et le modèle. Peu de temps avant la découverte de la victime, Katherine, sonne à sa porte de son père, toujours en pleine détresse, après avoir été il y a sept ans, à seize ans, séquestrée, torturée, violée et retrouvée à l’ époque par Frank lui-même. A l’annonce du meurtre de l’ex amant de sa fille dont elle est le principal suspect, Frank vole à son secours et arrive à Londres pour résoudre l’affaire. Il va enquêter pour essayer de sauver sa fille à tout prix. Lui non plus n’est pas remis du drame subi par Katherine, et se reproche d’être parti, s’interroge sur ses erreurs passées. Une ultime enquête, à la tonalité nostalgique et bouleversante, qui sait néanmoins garder le suspense jusqu’à la dernière ligne.
Une toute autre mélancolie, tapie derrière un humour piquant de l’ex inspecteur John Rebus présent tout au long du récit, que nous fait découvrir cet autre polar, Le Chant des ténèbres, le roman de Ian Rankine, un auteur écossais, un grand spécialiste du roman policier et du roman d’espionnage, et le lauréat en 2005 du Grand prix de littérature policière étrangère pour son ouvrage La mort dans l’âme, publié chez Gallimard.
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Dans Le Chant des ténèbres l’auteur nous présente la vingt troisième enquête de John Rebus, personnage crée en 1987, dont les lecteurs ont pu ainsi suivre tout au long des épisodes la carrière de policier, mais aussi sa vie personnelle. Dans ce dernier opus, qui vient d’être publié par les Editions du Masque, l’inspecteur John Rebus, désormais retraité, est bien fatigué, a pris un coup de vieux, et a des soucis de santé. Pourtant, lorsque sa fille Samantha l’appelle à l’aide car son compagnon et le père de sa fille, Keith, a disparu, il n’hésite pas une seconde et prend la route vers la cote sauvage du nord de l’Ecosse, après avoir confié son chien à son amie et ancienne collègue l’inspectrice Siobhan Clarke, elle-même en charge d’une autre enquête à Edimbourg où la police a découvert le corps d’un riche étudiant saoudien, assassiné dans son Aston Martin sur un parking malfamé de la ville. Rebus et Clarke pourront ainsi à nouveau collaborer, bien qu’à distance. Deux enquêtes diamétralement opposées, y compris géographiquement, qui pourtant s'entrecroisent et semblent avoir un lien entre elles.
Entre les bas fonds des quartiers huppés d’Edinbourg et un petit village où réside la fille de Rebus, perdu dans les brumes écossaises où on imagine difficilement une quelconque effervescence, les pistes communes s’établissent : des financements immobiliers obscurs, des désirs de vengeance, un possible crime passionnel…. Rebus, peu apprécié par les policiers locaux en charge d’enquête, ne peut compter que sur sa légendaire intuition et son flair dans le travail de terrain pour démêler les intrigues et découvrir la vérité qui pourrait s’avérer déroutante.
La presse britannique place le personnage de Rebus au même rang que celui de Sherlock Holmes et d’Hercule Poirot. C’est dire s’il vaut le détour."
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En collaboration avec Philippe Poisson, Krystyna rédige régulièrement et officiellement une critique de littérature policière RUBRIQUE OEIL EN ÉVEIL sur le discret Culture et justice
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Politique éditoriale de la page "Culture et Justice" - Le blog de Philippe Poisson
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