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LET'S BOSS avec Franck LEDUC et Olivier DÉMOULIN !
Deux ÉCRIVAINS échangent sur l'écriture... et sur Bruce Springsteen !

 

 

Culture et justice partage ce portrait croisé avec l'aimable autorisation de son ami Frank Leduc.

Bienvenue Frank et Olivier sur le très discret et prisé Culture et justice.

 

Qui êtes-vous ?

Frank LEDUC : Je suis né à Paris dans le 14e, par un ensoleillé et agité mois d’août 1968. J’ai longtemps travaillé dans la téléphonie, chez SFR, avant de m’installer dans le sud des Landes en 2014, et d’entamer une carrière de formateur en management.

Mon aventure en écriture a commencé en 2018, par la publication de mon premier roman « Le chaînon manquant », qui a remporté le Prix Femme Actuelle de la même année. Deux autres ont suivi, et un 4e prochainement. Dans le même temps, j’ai participé à l’écriture de 3 recueils de nouvelles, avec des écrivaines ultra talentueuses et qui sont devenues des amies proches, Emilie Riger, Rosalie Lowie et Dominique Van Cotthem.

Olivier DÉMOULIN : Par politesse, j'ai attendu que tu sois déjà là pour arriver ! Je suis né à Bordeaux en mai 1969. Après une licence en Droit, Sciences-Po Bordeaux et l’École de Journalisme de Marseille, j'ai été journaliste et chargé de communication, en France et à l'étranger. Je suis devenu écrivain à temps plein en 2006.

Je suis l'auteur de 19 livres, tous parus chez GRRR...Art Éditions, dans des genres différents : 11 romans dont une trilogie, 6 livres de foot et 2 livres jeunesse (illustrés par Sylvie Delcroix-Terrier).

Comment êtes-vous devenu fans de Bruce Springsteen ?

F. LEDUC : Comme souvent dans les histoires d’amour, on ne se souvient plus très bien du comment tout a commencé. Le moment où l’attirance, l’attrait d’un moment, devient amour sincère. En ce qui me concerne, le raccourci le plus évident est un concert à l’hippodrome de Vincennes. C’était à l’été 1988. J’avais 19 ans tout mouillé. Un show auquel tu as assisté aussi je crois, car tu le relates admirablement dans ton roman « Sur la route avec Springsteen ». Ce soir-là, j’ai reçu une claque, un uppercut culturel, un univers musical à la fois puissant et raffiné. J’ai découvert mon Amérique, celle que je voulais aimer et que j’aime toujours. J’ai également eu le sentiment de faire partie d’une communauté, d’un public, enthousiaste et bienveillant, bigarré, le sien !

O. DÉMOULIN : Eh oui ! Gagné, Frank ! Comme toi, Vincennes fut mon premier concert du Boss. J'avais découvert sa musique quelques années avant. En 1984-85, deux cousins et mes potes du lycée m'ont plongé dans l'ouragan « Born In The USA ». A partir du moment où j'ai entendu la chanson « Downbound Train », je n'ai plus jamais quitté la planète Springsteen. On peut me priver de beaucoup de choses, mais vous ne me priverez jamais, ni du bonheur d'écrire des livres, ni de celui d'écouter mon Boss !

Que vous apporte la musique de Springsteen dans vos vies en général ?

O. DÉMOULIN : Il est le grand frère que je n'ai jamais eu. Sa musique est devenue indissociable de ma vie. Elle a clairement changé le cours de mon existence. Depuis mon adolescence, ses mélodies et ses paroles m'aident à vivre. Bruce m'accompagne quand je vais bien, quand je vais mal... et quand je vais moyennement ! Tout le temps finalement ! Un de mes plus grands plaisirs reste de l'écouter en voiture, j'ai alors l'impression que ses chansons n'existent que pour moi. Alors qu'elles existent aussi... pour Frank... et pour des millions d'autres personnes bien sûr !!!

F. LEDUC : Barack Obama a dit récemment : « J’ai décidé d’être président des Etats-Unis lorsque j’ai compris que je ne serai jamais Bruce Springsteen ». Un trait d’humour qui en dit beaucoup. Me concernant, je dirai une force, une énergie, un regard aimant sur les autres, de l’humilité, car il est le Boss, l’un des plus grands chanteurs de tous les temps, et pourtant il brille aussi par une certaine forme de simplicité, qui à mon sens fait partie de son talent.

La question « qui tue ». Pour le restant de vos vies, vous pouvez seulement garder 3 chansons de Springsteen. Lesquelles sélectionnez-vous ?

O. DÉMOULIN : En tête de mon Panthéon personnel : « The River », « Point Blank », « Bobby Jean »... et « Thunder Road ». Hein ? J'en ai cité 4 ? Oui ! Car la question est trop difficile ! Va pour 4, toi aussi, Frank !

F. LEDUC : Pour moi ça a évolué au fil du temps, et de ce que je vivais. Il y a des chansons qui m’étaient passées « presque » inaperçues sur l’instant et que j’ai redécouvert plus tard, avec l’âge peut-être. Et puis d’autres que je vénérais et qui aujourd’hui m’apparaissent plus secondaires.

Mais bon, je pense que je ne vais pas m’en tirer avec une réponse pareille... Alors je dirais « The River » et « Thunder Road », comme toi, auxquels j’ajouterais « Sandy » (je ne comprends pas comment tu peux ne pas la citer) « Secret Garden », « Badlands », « Born To Run », « Hungry Heart »... Et sur son dernier album que je trouve très réussi (l’un de ses 4 ou 5 meilleurs selon moi), « Letter To You », qui est sublime, « If I Was The Priest », énorme, et la dernière dont j’ai oublié le titre. Mince, c’était combien le nombre déjà … ?

O. DÉMOULIN : Non mais je rêve, là ! Le mec a fait exploser la règle des 3 ou 4 chansons à citer ! Euh... pour ton info : j'adooore « Sandy », qui est dans mon top 10 ! Et je note, malgré ton prénom, que tu n'as pas cité la pépite « Frankie » !

Quelle influence a Springsteen sur l'écriture de vos livres ?

F. LEDUC : Je ne pourrai dire s’il est une influence dans mon écriture aujourd’hui. Mais il a influencé le jeune adulte que j’étais, et donc indirectement l’homme et l’auteur que je suis devenu. Il m’a ouvert les yeux sur une misère sociale que je ne connaissais pas tellement à cette époque-là, sur ceux qui ont peu et qui pourtant se montrent dignes et fiers ! Il y a un peu de cet univers dans mes romans, et à bien y réfléchir, ce n’est sans doute pas tout à fait un hasard.

O. DÉMOULIN : Une influence énorme. Mon lectorat dit souvent que mes personnages sont « springsteeniens », cela me va droit au cœur. Depuis peu, Springsteen a aussi une influence sur ma vie... sur scène ! Je monte sur les planches aux côtés de mon ami artiste Laurent Réval, qui adapte magnifiquement Springsteen en français. Notre spectacle s'appelle « le Concert-Conférence Autour de Springsteen », nous serons en tournée dans toute la France en 2022. Enfin, « last but not least » : en 2011, j'ai écrit le roman « Sur la route avec Springsteen », déjà trois fois réédité. Il paraît même que tu l'as lu, Frank !

Justement, conseillez un roman que vous n'avez pas écrit !

F. LEDUC : « Sur la route avec Springsteen » d’Olivier Démoulin of course. Je ne te connaissais pas. C’est une amie qui a eu la bonne idée de me l’offrir. Delphine Meneau. Elle « savait » et elle ne s’est pas trompée. J’ai adoré. Au travers d’une belle histoire d’amour, tu as réussi à me faire voyager dans mes années d’adolescence. J’ai eu l’impression d’y être tant l’univers m’était familier. Ce n’est pas donné à tous les auteurs de faire voyager leurs lecteurs. J’ai adoré ton roman, mais tu le sais déjà !

O. DÉMOULIN : « La Mémoire du temps » de Frank Leduc ! La mémoire est un sujet passionnant. Autour de ce thème, Frank interroge votre subconscient. Vous avez un pied de nos jours et un autre en 1937. Prêt à voler en Zeppelin à vos risques et périls ? Le suspense est total du début à la fin ! J'ajoute ceci : dans ton livre, j'ai adoré tous tes épigraphes : ces citations créent de sacrées résonances chez tout un chacun. Et quand tu dédies ton roman à « toutes les branches égarées », on dirait du Springsteen !

Conseillez un livre que vous avez écrit et dont vous êtes particulièrement fier.

 

 

O. DÉMOULIN : Ma trilogie « N'éteins pas mes Rêves ! ». C'est mon projet littéraire le plus fou ! Réunis dans un coffret, ce sont 3 romans à la fois autonomes et interdépendants. Vous les lisez dans l'ordre que vous voulez. Selon votre choix, vous comprendrez l'Histoire et les intrigues de façons différentes. J'avais ce projet en tête depuis... 2003 ! Il m'a fallu écrire 15 livres avant de me sentir prêt à relever ce défi ! Aujourd'hui, les retours de lecture m'émeuvent car ils prouvent, en toute modestie, que j'ai gagné mon pari. Pour un cadeau de Noël original, en plus d'offrir un Leduc, je me permets de conseiller ma trilogie !

 

 

F. LEDUC : Je suis fier de mes 4 romans. Ils sont des moments intenses de ma vie, comme des enfants qui ont pris leur indépendance, alors en choisir un… Si je le devais néanmoins, un couteau sous la gorge et une lampe dans les yeux, je dirais « Le chaînon manquant ». Car c’était le premier, et qu’en remportant le Prix Femme Actuelle en 2018 il a permis les suivants. Alors mes autres romans lui doivent le respect. Plus sérieusement, je suis surtout très fier d’être un auteur publié, lu, et aussi de faire partie de ce monde d’érudition que j’aime et pour lequel je n’étais pas du tout destiné.

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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