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Nouveau portrait du jour de Xavier Massé

Bienvenue Xavier sur le très discret et prisé Culture et justice
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Née en 1980, Ophélie Cohen est fonctionnaire de police depuis plus de vingt ans. Tombée dans les bibliothèques quand elle était enfant, elle saute le pas et passe de lecteur à auteur...
Portrait de Xavier Massé à l’occasion de la sortie de « 30 secondes », aux éditions Taurnada.
Mon très cher Xavier, Philippe m’a confié la difficile mission de faire ton portrait à l’occasion de la sortie de 30 secondes, aux éditions Taurnada. Mission difficile parce qu’en ce jour de parution, il ne faudra pas en dire trop et en même temps donner l’envie au lecteur de se jeter sur ce quatrième roman.
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Que dire sur toi que l’on ne sait pas déjà ? Tu es cadre SNCF, passionné de thrillers mais plus au cinéma qu’en littérature. Oups, je crois que là je dévoile un secret. Parce que oui, le Xavier Massé n’est pas un grand lecteur. En revanche, il est cinéphile et accro à David Fincher, Christopher Nolan ou encore Martin Scorcese. Qu’est ce qui te fait vibrer au cinéma et particulièrement dans ce genre qu’est le thriller ?
Coucou Ophélie ! Pour répondre à ta première question, pour ma part le Thriller, que ce soit au cinéma ou en littérature, c’est comme une alchimie. Je vois ça comme un menu complet au restaurant :
Des personnages atypiques, une ambiance particulière, de l’action, des rebondissements, des retournements de situations inattendus. Des scènes chocs…
Une espèce d’entrée, plat, dessert avec, cerise sur le gâteau, le serveur qui t’offre un digestif. Mais pas n’importe lequel : un alcool très fort contenu dans une bouteille qui renferme un serpent. Là, tu te dis : mais qu’est-ce qu’il y a là-dedans ? C’est le petit truc qui te met une gifle à la fin du repas.
Pour te résumer, c’est ça, qui me fait vibrer dans l’écriture de mes thrillers. De trouver des switchs, que le lecteur est incapable d’imaginer. Il croit comprendre, il croit savoir…mais en réalité, il n’a rien vu venir.
Pour toi qui n’était donc pas un littéraire à la base, l’écriture s’impose-t-elle comme essentielle dans ta vie dorénavant ?
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En effet, tu as raison, je n’étais pas prédisposé à écrire. Petit, « Xavier » était le mauvais élève en français.
Et pourtant ! Écrire est devenu une addiction. Ça reste un travail difficile pour moi et j’ai la chance d’être entouré, mais j’ai un besoin viscéral de partager mes idées de scénarios. J’ai constamment envie de surprendre voire de choquer le lecteur. C’est presque devenu un challenge. A chaque roman j’ai envie de monter la barre encore plus haut et de déstabiliser le lecteur par une idée originale.
Quand on te lit, on se demande à quoi ressemble le plan de base de tes histoires. Tes scénarios sont complexes et moi la première, je pensais que tu avais un cahier magique ou un autre support de base à tes romans mais ce n’est pas le cas. Tu fais tout en free style. Tout est dans ta tête et on se dit que c’est un joyeux bordel. Tu nous livres ton secret de fabrication
Tu as tout à fait résumé mon rituel de travail dans ta question : pas de plan, pas structure de démarrage, aucun personnage…RIEN n’est posé.
Je ne me donne aucune limite. J’aime justement me considérer un peu comme un extra-terrestre de l’écriture. « Sortir des sentiers battus » est l’expression qui ressort souvent des avis sur mes romans. Je ne pense pas entrer dans les codes littéraires existants.
Alors ce n’est pas chose facile, je le reconnais. J’ai avant tout une idée de départ et je lance les premiers mots, ce fameux prologue. La plupart du temps il me plante le décor. Par la suite, tout se construit au fil de l’eau : mes personnages, mes rebondissements, mon fil directeur (si toutefois il en existe réellement un…). Et à un moment, dans l’histoire, je prends des virages à 180°. Toutes les idées que j’avais potentiellement élaborées au départ, prennent une tout autre forme.
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Donc pour te répondre : Oui la construction de mes romans est un vrai bordel, mais un bordel organisé car je n’oublie jamais rien, aucun détail. Tout se construit dans ma tête au fur et à mesure…et mon cerveau me le rend bien !
Tu as 80 idées à la minute. Dès que je te parle d’un projet, les idées fusent dans tous les sens et j’ai parfois du mal à t’arrêter ! Où vas-tu chercher tout ça ? Crois-tu que c’est ta boulimie de thrillers qui fait son effet ou tu as toujours eu cette capacité à créer des histoires tordues ?
Tu exagères…pas 80…60 environ !
Je pense que le cinéma me donne des idées. On s’appuie tous sur son passé et sa propre culture. Mais plus j’avance dans l’écriture et plus je me dis que j’ai certaines capacités. Et je te dirai même que j’avais probablement cette envie depuis l’enfance, mais qui elle n’avait jamais pu s’exprimer, ou jamais osé s’exprimer. Il aura fallu que j’arrive à l’âge adulte pour franchir le cap.
Après il faut relativiser, avoir des idées tordues en introduction ce n’est pas compliqué. Mais elles n’aboutissent pas toutes. Avoir le début d’une idée ne donne pas un roman. Le fossé qui sépare ces deux étapes est très grand.
30 secondes, ton petit dernier sort ce jeudi 17 février 2022. Après deux intrigues en France (L’inconnue de l’équation et Némésis), nous voilà repartis aux États-Unis. Pourquoi ce choix de lieu pour ce nouveau roman ?
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Je n’ai pas choisi les États-Unis, ce sont les États-Unis qui se sont imposés. Comme évoqué avec toi dans les questions précédentes, rien n’est défini à l’avance. J’adorai l’idée du football américain. J’avais visualisé la description d’une scène : le stress, la pression du jeu, les médias, une action décrite au ralentie (référence au film l’enfer du dimanche du Oliver Stone), et j’avais envie d’écrire mon prologue sur ce thème. Donc je suis parti aux US, et je me suis embarqué dans l’univers du sport américain.
Écrire sur un lieu que l’on n’a jamais visité n’est pas chose facile. Il faut arriver à immerger le lecteur.
Mais je vais t’avouer que placer une intrigue aux US me donne plus de liberté. Du moins je trouve qu’on est moins rigide sur des aspects techniques et surtout dans la lourdeur des procédures de police et de justice qu’en France. D’ailleurs c’est la même chose dans le cinéma. J’ai le sentiment que les films français sont plus entravés par les codes que les américains. Mon avis est que l’on a plus de liberté, qu’on offre plus de place à l’imagination lorsque le roman ne se passe pas en France. Mais ce n’est que mon point de vue.
Parce qu’il fallait en dire plus sur toi que sur 30 secondes dans cet interview, que pourrais-tu dire aux lecteurs pour les convaincre de se laisser tenter ?
30 secondes, comme tu le sais, surtout que tu l’as lu, est un thriller psychologique. C’est pour moi une sorte de retour aux sources par rapport à mon 1er roman :« Répercussions » avec une structure construite pour perturber le lecteur.
Ce roman, c’est avant tout une histoire d’amour. J’ai voulu faire passer une forte intensité entre Billy et Tina. Le lecteur va vivre avec eux : leur histoire d’amour, leurs peurs, leurs galères, leurs angoisses. Il va vivre une course contre la montre pendant laquelle Billy va tout faire pour retrouver la femme de sa vie.
Avec un peu de recul, je te dirai, que de mes 4 romans, c’est le plus addictif.
J’embarque le lecteur comme dans un film, dans une salle de cinéma et il va vivre des émotions fortes avec un retournement qui j’espère va le scotcher dans son fauteuil.
Merci Xav pour cet échange ;-)
Merci Ophé pour ton ITW
Je remercie aussi bien évidemment, Philippe et son site « Portrait-culture-justice.com ». Et merci à tous les futurs lecteurs de « 30 secondes… », hâte d’avoir vos retours.
Xavier
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
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