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Nouveau portrait du jour Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Congolais vivant en France, Gaspard-Hubert Lonsi Koko est à la fois écrivain et analyste politique. Nous nous sommes entretenus avec cet essayiste réformiste, qui plus est romancier, dans le cadre de la sortie, le 3 mars 2023, de son dernier ouvrage intitulé Mortelle surveillance.
Bienvenue Gaspard-Hubert sur le très prisé et discret Culture et justice
Serait-il possible de nous parler brièvement de vous ?
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Je suis natif de Yolo Nord à Kinshasa, et j’ai grandi, toujours dans la capitale congolaise, de l’âge de 2 ans à 22 ans dans la commune de Bumbu anciennement Selembaô. Depuis août 1983, je vis en permanence à Paris et séjourne de temps à autre en République Démocratique du Congo, notamment dans les territoires de Madimba et de Kasangulu dans le Kongo central où sont respectivement originaires mes parents. Au-delà de mes responsabilités familiales – étant époux, ainsi que père d’une fille et d’un garçon –, je consacre une grande partie de mon temps libre à la lecture, à l’écriture et aux analyses politiques.
Quelle est la finalité de votre passion pour la lecture et l’écriture ?
Mon intérêt pour la lecture a été couronné depuis 2005 par la passion pour l’écriture et la réflexion. Ma bibliographie couvre plusieurs genres à la fois : essai, roman et roman policier. En tant qu’essayiste réformiste, j’aborde notamment les problématiques relatifs au socialisme, aux rapports entre les hémisphères Nord et Sud, aux relations euro-africaines, à la mondialisation, ainsi qu’à la République Démocratique du Congo et aux problématiques bantoues. Il en est de même pour les nombreux articles que j’ai publiés. Comme romancier, je me suis spécialisé dans les romans en tant qu’œuvre de l’imagination en prose, surtout des romans d’aventures et d’analyse. Dans le domaine de la fiction, le roman policier est le genre littéraire que j’affectionne le plus.
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Surveillance mortelle, tel est d’ailleurs le titre de votre tout dernier roman policier qu’on trouvera en librairie à partir du 3 mars de cette année. Pourriez-vous dire un mot sur le personnage principal de ce polar ?
Mon héros est un Congolo-Français, donc un Afro-Européen. Fils d’un Mukongo1 et d’une Bretonne, l’Honorable Baptiste Bisengu de l’Arnerie de Saint-Didier a la particularité d’être un aristocrate à la peau saumonée. Son héritage à la fois bantou et celte fait de lui un limier non seulement fin, mais aussi révolutionnairement bouillant. D’aucuns le qualifieraient volontiers de forban de grand style au cœur tendre.
« Summun jus, summa injuria. »2 Cet adage attribué à Cicéron a conforté l’attitude de mon personnage consistant à défendre systématiquement la veuve et l’orphelin. En effet, c’est à cause d’une injustice qu’il a embrassé la profession d’enquêteur privé. Par conséquent, sur la base de sa propre casuistique, il a tendance à rendre justice à sa manière.
En quoi cette surveillance mortelle consiste-t-elle ?
Comme dans tout roman noir, ou policier, l’intrigue se déroule sur la base d’une investigation. Celle-ci est faite par l’Honorable Baptiste Bisengu, en sa qualité de détective privé, dans l’optique de clarifier le meurtre survenu dans une entreprise aux activités douteuses au regard de la législation en vigueur en France. L’enquête se déroule à Paris, dans un environnement gangrené par la pègre marseillaise et varoise sur fond d’accointances non avérées, probablement imaginaires, de la Franc-Maçonnerie. Ainsi revient-il au fin limier de démêler le vrai du faux pour faire triompher la vérité.
Est-ce un roman policier comme tant d’autres ?
Certes, les ingrédients du genre restent les mêmes : un crime occasionnant une enquête, suivi d’un mode opératoire dans le but de trouver le mobile qui permettra la découverte du coupable. Plus schématiquement, il est question de l’existence d’une victime et d’un coupable que l’on doit a fortiori retrouver. Mais tout processus, aussi semblable soit-il, n’est pas articulé de la même manière d’un auteur à un autre. Tous les écrivains se distinguent par leur ADN, ainsi que leur manière de se pencher sur les problématiques en cours et les énigmes à résoudre. Cette remarque concerne également les personnages romanesques. Et c’est en cela que Baptiste Bisengu de l’Arnerie de Saint-Didier se différencie des autres héros de l’univers du polar. Il apporte de la fraîcheur et une sorte d’exotisme dont a tant besoin le lecteur du troisième millénaire.
Propos recueillis par Philippe Poisson
Titre : Mortelle surveillance
Auteur : Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Genre : policier
Sortie : 3 mars 2023
Édition : L’Atelier de l’Égrégore
Lien : https://egregorelivres.fr/mortelle-surveillance/
Bibliographie
Essais
- Un nouvel élan socialiste ;
- Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs ;
- Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique ;
- La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie ;
- Un nouvel élan socialiste ;
- Mitterrand l’Africain ? ;.
- La conscience bantoue ;
- Le regard africain sur l’Europe ;
- Mais quelle crédibilité pour les Nations Unies au Kivu ? ;
- Le Congo-Kinshasa en quelques lettres ;
- Et alors, mon maréchal ? ;
- Le Congo déstabilisé, pillé, martyrisé… ;
- Quelle destinée pour le Congo-Kinshasa, après un si long déclin ? ;
- Les figures marquantes de l’Afrique subsaharienne ;
- Les Noirs lumineux du XVe au début du XXe siècle ;
- Socialisme : un combat permanent : Tome 1 : Naissance et réalités du socialisme (avec Jacques Laudet).
Romans policiers
- Dans l’œil du léopard ;
- La chasse au léopard ;
- Au pays des mille collines ;
- La trilogie des Grands lacs ;
- Le justicier exécuteur ;
- Pagaille à Mavoula ! ;
- Dangereuse comédie à Bamako ;
- Le corbeau de Zurich.
Romans
- Le demandeur d’asile ;
- Drosera capensis ;
- La vie parisienne d’un Négropolitain.
1 Peuple bantou d’Afrique centrale.
2 Expression française issue d’un proverbe ancien d’origine latine se traduisant par comble de droit, comble de l’injustice et signifiant que le fait d’appliquer intégralement une loi, sans réfléchir, va engager le législateur à commettre des injustices.
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
Relecture et mise en page Ph.P
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