Février 1848, quittant les barricades pour faire irruption à l’Hôtel de Ville, devant le nouveau pouvoir qui se dit en être l’émanation ; ponctuant chaque mot d’un coup de la crosse de son fusil sur le parquet, il nous est décrit par Lamartine en « Spartacus de l’armée des prolétaires intelligents », par Louis Blanc en « incarnation du peuple vainqueur », par d’autres en « type saisissant de l’enfant laborieux des faubourgs ».
Ce prétendu « Spartacus » a pourtant un nom à lui : « Marche, nous dit Marx plus justement, un ouvrier, dicta le décret où le gouvernement provisoire, à peine formé, s’engageait à assurer l’existence des travailleurs par le travail, à fournir du travail à tous les citoyens ». Derrière l’archétype, existe bien un individu singulier, le Charles Marche dont on va suivre les traces.
1861, Charles Marche, personnification de l’ouvrier du faubourg Saint-Denis, est devenu un immigré qui a fui aux États-Unis le coup d’État bonapartiste et la proclamation du Second Empire.
Fidèle à lui-même, il endosse la tunique bleue de l’Union pour combattre l’esclavage pendant la guerre de Sécession.
Alain Rustenholz se veut porte-plume des ouvriers sans voix, il est l’auteur de Paris ouvrier : des sublimes aux camarades (Parisgramme, 2003) (https://www.dailymotion.com/video/xf284k) ; et de 1 bis, quai des Métallos (La Déviation, 2021).
Collection : « Cahiers Spartacus »
Auteur-e : Alain Rustenholz
Parution : Novembre 2023