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A Paris, on les appelait les "petites maisons", avant qu'elles ne ferment, au lendemain d'une Révolution férue de vertus républicaines.

 

L'accusation de libertinage fut l'un des principaux griefs que les révolutionnaires adressèrent aux aristocrates, à partir de 1789. La conséquence immédiate fut de fermer ce qu'on appelait les « petites maisons » florissantes à Paris au XVIIIe siècle. Mais au-delà des grandes déclarations sur les vertus républicaines, la politique des dirigeants révolutionnaires à l'égard de la prostitution fut marquée par des ambiguïtés qui reflètent les contradictions du projet républicain concernant la place des femmes dans la cité.

Qu'en est-il de la place des femmes dans la cité, après 1789 ?

 

A cette époque, elles étaient plusieurs milliers, âgées pour la plupart de 15 à 25 ans, issues de milieux populaires, et fraîchement immigrées à Paris, qui se livraient à la prostitution. Ces femmes étaient généralement célibataires et vivaient seules, sans soutien familial proche. Beaucoup d'entre elles exerçaient une profession, comme couturières, marchandes de modes, blanchisseuses, mais leurs ressources étaient insuffisantes pour se nourrir tout en payant un loyer qui pouvait absorber les trois-quarts de leurs gains.

La rupture brutale de l'ordre établi que provoqua la Révolution entraîna ce que l'historienne Clyde Plumauzille appelle une "dépénalisation silencieuse" de la prostitution, en raison du silence des nouveaux codes sur le sujet. Ces femmes mirent à profit cet espace nouveau de liberté pour résister à leur manière contre les formes de domination qu'elles subissaient. (...)

Tag(s) : #Femmes dans la société, #Prostitution - Maisons closes
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