Les tribunaux criminels créés par la Révolution française reposaient sur l’implication active des citoyens ordinaires. Mais les femmes, si elles prenaient part au processus judiciaire en tant que témoins, plaignantes, ou accusées, se trouvaient exclues du pouvoir : seuls les hommes pouvaient siéger comme juges, ou servir au jury de jugement – la pièce maîtresse du nouveau système de justice criminelle. Néanmoins, les femmes accusées de crimes ont obtenu un taux d’acquittement plus élevé que les hommes. Paradoxalement, les notions masculines traditionnelles selon lesquelles les femmes étaient davantage guidées par leurs instincts primaires que par la raison, et souvent incapables d’une activité autonome, ont peut-être joué en faveur des femmes poursuivies. Et pourtant, au titre d’une disposition de la loi du 19 juillet 1791, la justice correctionnelle pouvait entendre des affaires d’atteinte aux moeurs et punir les femmes dont la sexualité semblait menacer l’autorité patriarcale.
Stephen F. Austin State University, Department of History, Nacogdoches, TX 75962, USA
La justice pénale et les femmes, 1792 - 1811
Parmi ses nombreux accomplissements remarquables, la Révolution française a permis aux simples citoyens de participer de façon bien plus active au système de justice criminelle. Au pénal, les ...