Le Larzac est célèbre et paradoxal : comme théâtre d’une lutte contre l’État devenue emblématique, mais aussi parce que son économie est un modèle d’intégration dans le capitalisme mondial. Philippe Artières en retrace l’histoire.
Le peuple du Larzac produit une sorte de coupe stratigraphique du plus célèbre des plateaux du Massif central. Soucieux de placer l’histoire récente du Causse dans son histoire longue, Philippe Artières présente le devenir du Larzac de la préhistoire, à nos jours, c’est-à-dire des chasseurs-cueilleurs des temps héroïques aux touristes de passages du XXIe siècle. Il ne faut cependant pas s’y tromper, le véritable objet de l’enquête de cet historien est bien l’affrontement, qui a culminé dans les années 1970, entre les plans des militaires et de l’État central d’un côté, et la nébuleuse paysanne et militante, de l’autre. Le travail d’Artières consiste donc à insérer ce conflit emblématique dans l’histoire du plateau, et à lui conférer une onction d’autochtonie...
Chargé de recherche au CNRS (Centre de Recherche Historique UMR 8558), Raphaël Morera est spécialiste de l’histoire environnementale européenne au cours de l’Epoque moderne. Ses recherches adoptent désormais une perspective comparée et portent sur l’économie de l’eau entre les XVIe et XVIIIe siècles. En 2020 il a publié avec Nicolas Lyon-Caen, A vos poubelles citoyens ? Environnement urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, XVIe-XVIIIe siècle) aux éditions Champ-Vallon.