Prison des Baumettes
1931-1933 : conception, 1933-1943 : construction, arch. : Gaston Castel. Le quartier des hommes en construction
(s.d. circa 1939)
Musée d’histoire de Marseille, 89.34008, boite 7
La cité phocéenne est une véritable « ville-laboratoire » en matière d’architecture carcérale tant elle permet d’observer les mutations à l’œuvre dans ce domaine au cours des XIXe et XXe siècles. Quatre des cinq établissements pénitentiaires construits dans les Bouches-du-Rhône à cette période se trouvaient en effet à Marseille : la prison des Présentines (1820-1823, arch. : Michel-Robert Penchaud), la prison Chave (1852-1854, arch. : Vincent Barral, Auguste Martin), la prison Saint-Pierre (1861-1864, arch. : Auguste Martin) et la prison des Baumettes (conception : 1931-1933, construction : 1933-1943, arch. : Gaston Castel). Toutes ont en commun d’avoir été édifiées à l’initiative du Conseil général, à qui incombait depuis 1811 la responsabilité des prisons implantées sur le territoire départemental, et selon des projets élaborés par des architectes départementaux sous le contrôle du ministère de l’Intérieur. Malgré ce terreau commun, chacune vient illustrer un moment bien particulier de l’histoire de l’architecture carcérale et, au-delà, témoigne de l’indécision qui fut longtemps celle de l’administration française quant au système d’enfermement à privilégier (individuel ou collectif) et à la typologie architecturale à adopter (plan rayonnant ou orthogonal).
Éléonore Marantz, née en 1975, est maître de conférences en histoire de l’architecture contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l’HiCSA (équipe d’accueil 4100, Histoire culturelle et sociale de l’art). Sa thèse de doctorat, soutenue en 2006 à l’université de Provence sous la direction de Claude Massu, portait sur un acteur majeur du renouvellement architectural à Marseille et dans sa région au XXe siècle, l’architecte Eugène Chirié. Plus généralement, Eléonore Marantz consacre une partie de ses recherches aux cadres et aux formes de la production architecturale dans le département des Bouches-du-Rhône depuis 1850, champ qu’elle a abordé tant au travers de l’histoire des institutions (commission départementale des bâtiments civils) que des grands figures ayant marqué la scène architecturale régionale jusqu’à nos jours (Castel, Chirié, Quintrand, Ricciotti, Vago, Sourdeau, etc.) ou encore au travers d’approches géographiques (Marseille, Arles, Tarascon) et typologiques plus spécifiques (logement, architectures commerciale, postale, carcérale, religieuse, industrielle, monuments et architectures des eaux). Au-delà de la sphère marseillaise, Eléonore Marantz s’intéresse aux grands programmes d’architecture publique du XXe siècle, et notamment aux architectures universitaires. Elle est d’ailleurs à l’origine de plusieurs rencontres scientifiques abordant ce sujet (Les architectures universitaires parisiennes et franciliennes 1945-2000, journée d’étude organisée avec la Chancellerie des universités de Paris, vendredi 19 octobre 2012 ; De l’université de Paris aux universités franciliennes, colloque organisé avec la Chancellerie des universités de Paris et les universités Paris-Est Créteil et Paris-Est Marne-la-Vallée, 30-31 janvier 2014).
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