Claude Hébert dans le film "Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère,
ma soeur et mon frère" de René Allio en 1976 - Copyright : film du losange
Le 3 juin 1835, un jeune paysan de 20 ans, Pierre Rivière, tue à coups de serpe sa mère, sa sœur Victoire et son frère Jules. Il sera arrêté, jugé et condamné et ce fait-divers tombera rapidement dans l’oubli. Mais le jeune parricide, en prison, avait écrit son histoire...
- Philippe Artières - Historien au CNRS au sein de l’Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux sociaux de l’EHESS
Le 3 juin 1835, au lieu-dit de La Fauctrie dans la commune d’Aunay-sur-Odon, en plein bocage normand, un jeune homme de 20 ans, Pierre Rivière, paysan et fils de paysan, tue à coups de serpe sa mère enceinte de six mois, sa sœur Victoire et son frère Jules.
Pierre Rivière sera arrêté, jugé et condamné. Un fait-divers, à la fois tragique et banal, qui tombera rapidement dans l’oubli. Mais dans les années 1970, le cas Pierre Rivière va resurgir, exhumé par un philosophe qui alors étudie l’histoire des rapports entre psychiatrie et justice pénale : Michel Foucault.
Si le célèbre professeur au Collège de France s’intéresse à Pierre Rivière, c’est que le jeune parricide, en prison, avait écrit son histoire. Ce texte d’une étonnante qualité littéraire, que Michel Foucault fera publier, deviendra un best-seller avant d’inspirer le théâtre et le cinéma. Un texte, surgi du néant de l’histoire, qui débute par ces mots terribles : « Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… ».
L'invité : Philippe Artières, historien, directeur de recherche au CNRS et membre de l’Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux au Campus Condorcet.
La fiction : "1835. Pierre Rivière, paysan, parricide et écrivain" de Camille Azaïs
Avec :
- Pierre Rivière : Dimitri Doré
- le père : Jean-Louis Coulloch
- la mère : Emilie Incerti Formentini
- la grand-mère : Christine Pignet
- Aimée : Pauline Belle
- le gardien de prison : Philippe Beautier
- Prise de son, montage et mixage : Dhofar Guerid, Marie Lepeintre et Bruno Mourlan
- Bruiteuse : Sophie Bissantz
- Assistante à la réalisation : Anissa Zidna
- Réalisation : Christophe Hocké
A lire : le texte original de Pierre Rivière "Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… Un cas de parricide au XIXe siècle", présenté par Michel Foucault, en collection Folio chez Gallimard et de Philippe Artières "La mine en procès : Fouquières-lès-Lens, 1970" paru chez Anamosa en 2023 ainsi que "Décrire. Etudes sur la culture écrite contemporaine (1871-1981)" édité par les Publications de la Sorbonne en 2016. A lire enfin de Sylvie Lapalus "La mort du vieux. Une histoire du parricide au XIXe siècle" publié chez Tallandier en 2013.
A voir : l'exposition Ripostes ! Archives de luttes et d’actions, 1970-1974 à La Contemporaine de Nanterre jusqu’au 16 mars 2024 dont Philippe Artières est co-commissaire et qui retrace les différentes méthodes de luttes et d’actions employées par les mouvements de gauche au cours des années 70.
Autant en emporte l’Histoire
1835. Pierre Rivière, paysan, parricide et écrivain
Le 3 juin 1835, un jeune paysan de 20 ans, Pierre Rivière, tue à coups de serpe sa mère, sa sœur Victoire et son frère Jules. Il sera arrêté, jugé et condamné et ce fait-divers tombera rap...