Gendarmerie mobile et maintien de l’ordre, XIXe – XXIe siècle - Auteur(s) : sous la codirection d’Édouard EBEL, Laurent LÓPEZ et Jean-Noël LUC

Depuis longtemps, le maintien de l’ordre se retrouve régulièrement à la Une de l’actualité, en raison notamment du débat récurrent sur sa professionnalisation et sur la « violence policière ». Cet ouvrage revisite l’exercice de cette prérogative de l’État en métropole et en Outre-mer à travers l’intervention d’un acteur-témoin original, la gendarmerie mobile, créée en 1921, et dont l’histoire est mal connue. Pour la première fois, la France se dote d’un corps spécialisé permanent dans le maintien de l’ordre, avant l’organisation des CRS à partir de 1944. Et ce nouveau corps, bien que militaire, contribue, par étapes, à l’avènement du « maintien de l’ordre à la française », soucieux de réguler l’emploi de la force et de réduire surtout ses retombées létales. Aujourd’hui encore, des observateurs indépendants signalent la retenue des gendarmes mobiles et leur aptitude à une réaction graduée au sein d’une force publique de plus en plus composite.

Cette histoire inédite est complétée ici par les regards de spécialistes d’autres disciplines (droit, sociologie, science politique) et de responsables du maintien de l’ordre. Ainsi l’ouvrage peut-il associer des panoramas, garants de la continuité du récit, des coups de projecteurs sur l’action policière et combattante des gendarmes mobiles pendant des périodes clés (guerre de 1939-1945, Occupation, guerre d’Indochine, guerre d’Algérie), des études de cas sur des événements emblématiques (6 février 1934, Mai 68, indépendance du Maroc, émeutes de Pointe-à-Pitre en 1967, attaque des nationalistes corses à Aléria) et des analyses du passé proche (OPEX, mutation de la protestation collective, durcissement du maintien de l’ordre, schéma national du maintien de l’ordre).

Les annexes de l’ouvrage proposent une chronologie, une bibliographie et des statistiques des retombées létales du maintien de l’ordre en France, de la fin du XIXe siècle à 2024.

Édouard Ebel, docteur en histoire contemporaine, est chercheur et enseignant au profit de la gendarmerie puis du Service historique de la Défense (SHD) depuis plus de vingt-cinq ans. Outre sa thèse et de très nombreux articles et ouvrages, il a codirigé, avec Hervé Drévillon, Symbolique, traditions et identités militaires (Vincennes, SHD, 2020) et a dirigé le Dictionnaire des ministres de la Guerre, 1792-1870 (Rennes, PUR, 2018)

Laurent López est officier commissionné de la Gendarmerie nationale au sein du Service historique de la défense (SHD). Professeur détaché de l’Éducation nationale, docteur en histoire, il est chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Il enseigne dans les préparations aux concours de la gendarmerie et de la police aux universités Paris-Panthéon-Assas et Clermont-Auvergne. Il a publié de nombreux travaux sur les forces de l’ordre.

Jean-Noël Luc est professeur émérite à Sorbonne Université, où il a ouvert, en 2000, un chantier sur l’histoire de la gendarmerie et des autres forces de l’ordre qui a fourni la matière de quarante-six ouvrages et permis de (co)organiser neuf colloques. Il a dirigé plus de deux cents mémoires et seize thèses sur l’histoire des gendarmes et (co)dirigé plusieurs ouvrages sur le même sujet.

Date de publication :  31/03/2025