La synthèse retrace l'histoire des ouvriers français au XXe siècle à travers leur vie quotidienne puis les épreuves que constituent les deux guerres mondiales et la Résistance, les crises des années 1930 et les grandes mobilisations. Montre la diversité du monde ouvrier à travers ses corporations et ses bastions, mais également les ouvriers immigrés et les femmes.
C'est lorsqu'un cycle se termine qu'il faut le raconter. Or, depuis la fin des années 1970, au rythme de la
désindustrialisation, le nombre d'ouvriers décline inexorablement. Spécialiste de l'histoire sociale de la France contemporaine, Xavier Vigna a donc décidé de retracer la vie et l'évolution de
ces hommes et de ces femmes qui ont profondément marqué la France du XXe siècle.
Faisant la part belle aux témoignages, il nous décrit leur quotidien : leur travail, leurs engagements, leurs combats, mais
aussi leur vie de famille, leurs logements, leurs loisirs. Enfin, il se penche sur les grands moments qui ont scandé leur histoire, du Front populaire à Mai 1968, en passant par les deux guerres
mondiales et la crise des années 1930.
Balayant bien des clichés - comme les liens indéfectibles entre partis de gauche et classe ouvrière - et investissant
d'autres thèmes - les femmes, les immigrés, la « centralité » ouvrière -, cette synthèse novatrice nous livre les clés pour saisir la force et la complexité d'un monde qui incarne le XXe siècle
français dans son aspiration à la solidarité comme dans sa récente déstabilisation.
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Histoire des ouvriers en France au XXe siècle
Vigna, Xavier
Perrin , Paris
collection Pour l'histoire
collection Synthèses historiques
parution : février 2012
23% des actifs, 2% de l'espace médiatique... Le cinéaste Gilles Perret rapproche les deux chiffres le jour où il sort son film "Mémoires d'ouvriers"! Un 29 février...C'est un jour d'exception, où les syndicats tentent d'ailleurs quelques actions! Il faut en effet maintenant un rare concours de circonstances - une campagne présidentielle par exemple - pour que les ouvriers émergent de l'invisibilité. Et encore on les en fait sortir souvent à leur détriment : c'est qu'ils utilisent un vocabulaire national, avec, qui plus est, des accents archaïques, autant dire qu'ils parlent - ou qu'on leur fait parler- une langue qui paraît étrangère aux médias.
Il y a encore quarante ans, les ouvriers comptaient davantage chez les actifs mais ce n'est pas seulement pour cela qu'ils occupaient une place centrale. Pour toute la gauche et pas seulement les communistes, ils constituaient un socle, une légitimité; pour les catholiques, un horizon; pour les gaullistes, une conquête. Ils déclenchaient des conflits sans merci, à mesure même que leur condition s'améliorait. Cette histoire-là garde un sens. Comme l'histoire des dominations qui, elle, se porte à merveille. Le fil ne peut en être interrompu si facilement.
Il y a 40 ans, la France ouvrière