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http://www.crhq.cnrs.fr/cv/couvertures/EISMANN/occupationetrepression.jpgDocument 2007 - Un regard neuf sur des périodes historiques cruciales ou à travers les moments phares de la vie d'hommes et de femmes qui ont accompagné ces mouvements.

Aujourd'hui encore, l'image de la Wehrmacht demeure ambiguë, son rôle dans la Seconde Guerre mondiale faisant toujours l'objet de controverses. Le renouvellement historiographique sur les crimes de l'armée allemande à l'Est a eu tendance à établir une distinction de nature entre le comportement des militaires à l'Ouest - qui seraient dans une large mesure restés soucieux du respect des conventions internationales - et celui des troupes engagées à l'Est - qui les auraient systématiquement bafouées. Vision diabolisante de la résistance conjuguée avec la peur fantasmatique du "judéo-bolchevisme", porosité de la frontière entre répression des oppositions et persécution des juifs sont pourtant des mécanismes de radicalisation qui ont joué dans l'ensemble de l'Europe occupée. Ainsi, c'est la question de la perméabilité des pratiques répressives des instances militaires allemandes sur les deux fronts que cet ouvrage se propose d'examiner en faisant le point sur le nouveau regard que l'historiographie récente porte sur le rôle joué par l'appareil militaire allemand dans la radicalisation de la violence allemande en Europe occupée.


Gaël Eismann, agrégée et docteure en histoire, a été détachée au CNRS et affectée à l'IHTP en qualité de chargée de recherche.

Stefan Martens est directeur adjoint de l'Institut historique allemand de Paris et auteur de nombreux ouvrages sur les relations franco-allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Avec des contributions de Jochen Böhler, Marjorie Courtoy, Christian Gerlach, Pieter Lagrou, Peter Lieb, Claudia Moisel, Dieter Pohl, Steffen Prauser.

Jean-Pierre Azéma, le préfacier, est spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, et notamment de Vichy et de la Résistance.

 

  • La revue de presse Thomas Wieder - Le Monde du 2 mars 2007

 

Le choc provoqué en 1995 par l'exposition sur "Les crimes de guerre de la Wehrmacht" organisée par l'Institut de recherches sociales de Hambourg fut le signe de ce retour du refoulé. Violemment combattue par les milieux conservateurs, suspendue en 1999 après que l'on y découvrit des photographies attribuant à la Wehrmacht des crimes qui avaient été en réalité commis par les Soviétiques, cette exposition participa - comme le livre de l'historien américain Daniel Goldhagen, Les Bourreaux volontaires d'Hitler (1996) - à la redécouverte de l'implication de la société dans les crimes du nazisme, cette "culpabilité allemande" dénoncée par le philosophe Karl Jaspers dès le lendemain de la guerre. Autant qu'une relecture de ces enjeux mémoriels, le collectif dirigé par Gaël Eismann et Stefan Martens présente une synthèse des avancées historiographiques les plus récentes sur le rôle de la Wehrmacht pendant la guerre.

 

  • Les courts extraits de livres : 13/01/2007


L'ADVERSAIRE IMAGINAIRE : «GUERRE DES FRANCS-TIREURS» DE L'ARMÉE ALLEMANDE EN BELGIQUE EN 1914 ET DE LA WEHRMACHT EN POLOGNE EN 1939. CONSIDÉRATIONS COMPARATIVES

Jochen Böhler

Le 19 août 1914, alors que l'armée allemande avait déjà envahi depuis deux semaines la Belgique neutre, des unités de la IIe armée pénétrèrent dans la petite ville d'Andenne, sur la Meuse, désertée par l'armée belge. Les habitants n'opposèrent aucune résistance, alors que des troupes d'occupation allemandes commençaient à se déployer en nombre croissant dans toute la bourgade.

Le 20 août, en fin d'après-midi, une fusillade se produisit dans la ville, qui aboutit à l'un des plus grands massacres de civils ayant eu lieu lors de l'avancée allemande en Belgique en 1914. Des coups de feu tirés par des soldats nerveux sur leurs propres troupes, à la suite d'une explosion sur l'autre rive de la Meuse, furent probablement à l'origine de cette fusillade. Les soldats du 83e régiment d'infanterie, des 1er et 2e régiments d'arrière-garde et du 28e bataillon de pionniers, croyant être la cible d'une attaque de civils belges, commencèrent à fouiller les maisons de la localité et exécutèrent arbitrairement des civils dans les rues de la ville. Aux exécutions sommaires succédèrent des exécutions de citoyens condamnés par un tribunal militaire : 219 civils (hommes, femmes et enfants) furent victimes à Andenne d'exactions allemandes, et de nombreux bâtiments furent incendiés. Huit soldats tombèrent côté allemand. Les soldats allemands qui procédèrent aux exécutions à Andenne et dans ses environs estimaient être dans leur droit, malgré la disproportion évidente qui exclut une attaque concertée de civils belges contre l'armée allemande : «Nous avons peu à peu incendié diverses fermes, d'où provenaient les coups de feu que les habitants tiraient sur nous [...]. Les gens tiraient sur nous comme des fous, sans provoquer de dégâts importants.»

La politique de maintien de l'ordre en Europe occupée, 1939-1945

Auteur : Gaël Eismann | Stefan Martens

Préface : Jean-Pierre Azéma

Date de saisie : 04/01/2007

Genre : Histoire

Éditeur : Autrement, Paris, France

Collection : Mémoires, n° 127

 

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Document 2001 - L'affaire bouleverse l'opinion publique allemande depuis cinq ans. Il s'agit d'une exposition ouverte au printemps 1995, fermée pour cause de scandale à l'automne 1999. Et qui devrait rouvrir au début de l'année 2001. Son titre : « Les crimes de la Wehrmacht ».


Le 5 mars 1995, on inaugurait à Hambourg une exposition intitulée « La guerre d'extermination, 1941-1944. Crimes de la Wehrmacht ». Réalisée au sein de l'Institut de recherche en sciences sociales, elle entendait illustrer l'implication profonde de l'armée allemande, lancée à la conquête de l'Europe orientale, dans les desseins criminels du régime hitlérien. Pour les historiens, un thème bien connu. Personne, même parmi les concepteurs de l'exposition, ne s'attendait à la controverse qui allait suivre. Elle occupe pourtant régulièrement la une des journaux allemands depuis cinq ans. Bien sûr, l'historien en charge de l'exposition, Hannes Heer, est un ancien militant de l'ultra-minoritaire DKP, le parti communiste ouest-allemand du début des années 1970, et il a conçu son travail comme un réquisitoire encore plus que comme une reconstitution du passé : il s'agissait pour lui de faire définitivement voler en éclats le mythe de la Wehrmacht aux mains propres, qui aurait mené une guerre civilisée, abandonnant les crimes contre l'humanité aux SS. Bien sûr, le directeur de l'Institut de Hambourg, qui est aussi son mécène, Jan Phillip Reemstma, est le fils du fabricant de cigarettes qui approvisionnait la Wehrmacht, et il considère qu'en utilisant son héritage à un tel travail de mémoire, il fait œuvre de réparation envers les victimes de la guerre menée par l'Allemagne nazie sur le front de l'Est. Mais ni Reemstma ni Heer n'avaient prévu ce qui allait suivre. En 1991, à Berlin, une autre équipe d'historiens avait d'ailleurs organisé, sur le même...


Les soldats de la Wehrmacht étaient-ils des criminels de guerre ?

Par Édouard Husson
publié dans
L'Histoire n° 249 - 12/2001  Acheter L'Histoire n° 249  +

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