La prison de la Petite Roquette, septembre 1920.
Charles Lansiaux, c Musée Carnavalet / Roger Viollet
Cette image, une des 340 qui figurent dans la remarquable exposition du musée Carnavalet, L'Impossible Photographie, 1851-2010, symbolise à elle tout l'univers carcéral. On dirait
presque une image d'un film de Kurosawa, avec cette bâtisse dans la brume, l'isolant du reste du monde. Rien autour, que les pavés et
une voiture à l'arrêt que l'on imagine être celle de policiers montant la garde. La géométrie des pavés impeccablement alignés semblent nous guider vers les murs de cette forteresse
mystérieuse. L'image nous dit que lorsque l'on est enfermé ici, on est vraiment coupé du monde. On n'imagine même pas qu'un bruit quelconque filtre de ces murailles.
Carnavalet, dont l'exposition se termine dimanche 4 juillet, nus entraîne dans une découverte des 19 prisons qui
existaient à Paris au XIXè et au début du XXè siècle, au milieu de ses habitants, mais totalement inconnues.
L'intérêt de l'exposition repose sur le fait qu'au début, seuls de très grands photographes ont l'autorisation de
l'administration pénitentiaire de franchir ces murs: Henri Le Secq est le premier à avoir le droit de prendre des
images, en 1851, juste au moment de la démolition de la prison de La Force. Il sera suivi de Emonts, successeur de Charles Marville.
Viendront plus tard Raymond
Depardon et tout récemment Jacqueline Salmon, Michel Séméniako et Mathieu Pernot.
Photographier la prison
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Prisons anciennes (80)