Le docteur Guillotin : bienfaiteur de l'humanité

Document 2006 - Le docteur Guillotin n'a pas été l'individu sanguinaire qu'on peut imaginer mais au contraire un homme animé toute sa vie par le désir d'œuvrer au bien de l'humanité. La machine qu'il élabora et qui s'inspirait d'engins vieux de plusieurs siècles ne visait qu'à épargner les plus horribles souffrances aux condamnés à la peine capitale. Et c'est bien injustement qu'on lui fit endosser la paternité d'un instrument de mort, comme le raconte ici avec brio Henri Pigaillem.

Car ce médecin, qui fut aussi un député soucieux du bonheur et de l'hygiène de ses concitoyens, se révéla bien plus philanthrope que sa réputation ne le laisse penser : propagateur du vaccin contre la variole en Europe, authentique fondateur de l'Académie de médecine, excellent professeur d'anatomie, de physiologie et de pathologie, il a réalisé de brillants et considérables travaux et participé à la rédaction de nombreux décrets sur lesquels se fonde encore la médecine d'aujourd'hui.

Cette biographie passionnante remet donc en place bien des idées reçues. Pour la première fois, s'appuyant sur des documents inédits, Henri Pigaillem retrace la vie de cet homme modeste et dévoué, doté d'un profond amour de l'humanité.

• La revue de presse Laurent Lemire - Le Nouvel Observateur

Coupable. Dans le cas du docteur Guillotin, l'adjectif est à double tranchant. L'histoire n'aura retenu du praticien que l'invention du rasoir national, certes autant destiné à raccourcir les têtes que la souffrance des condamnés, mais de là à le faire passer pour un humaniste... Henri Pigaillem prend le risque, allant même jusqu'à sous-titrer sa biographie d'un provocateur «Bienfaiteur de l'humanité». Qu'en est-il réellement ? C'était plutôt un brave homme, ce Joseph-Ignace Guillotin (1738-1814) avec «son allure compassée, sa raideur, son débit monotone», un timide, même ; un sensible que la vue du sang devait importuner... Outre sa passion pour l'anatomie, le discret Guillotin avait la plume législative. En un rien de temps, il vous troussait une loi ou un décret. En 1788, il se fit remarquer par sa «Pétition des six corps des marchands de Paris» dans laquelle il demandait notamment que les députés du tiers état aux états généraux fussent au moins aussi nombreux que ceux réunis de la noblesse et du clergé, et que le vote se fît par tête et non par ordre. A un an de la Révolution, on imagine le succès. Guillotin fut déféré au Parlement de Paris qui l'acquitta et lui assura une formidable popularité... Formidable mais humble régisseur du spectacle révolutionnaire, il allait connaître la postérité avec tout autre chose.

Le 10 octobre 1789, il déposa un projet de réforme du droit pénal dont l'article 6, adopté, proposait un nouveau mode d'exécution unique pour remplacer l'épée, la potence et la roue. «Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort contre un accusé, le supplice sera le même, quelle que soit la nature du délit dont il se sera rendu coupable. Le criminel sera décapité ; il le sera par l'effet d'un simple mécanisme.»...

Auteur : Henri Pigaillem

Date de saisie : 2006

Genre : Biographies, mémoires, correspondances...

Éditeur : Pygmalion, Paris, France

Collection : Grandes biographies

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