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http://www.decitre.fr/gi/25/9782707139825FS.gifhttp://extranet.editis.com/it-yonixweb/images/DEC/aut/img/P3/4/46d9c22dc3c5bbea383038343534373432343034.jpgDocument 2007 - Pendant la colonisation française, des dizaines de milliers d'enfants sont nés d'" Européens " et d'" indigènes ".


Souvent illégitimes, non reconnus puis abandonnés par leur père, ces métis furent perçus comme un danger parce que leur existence brouillait la frontière entre " citoyens " et " sujets " au fondement de l'ordre colonial. Leur situation a pourtant varié : invisibles en Algérie, ils ont été au centre des préoccupations en Indochine. La " question métisse " a également été posée à Madagascar, en Afrique et en Nouvelle-Calédonie.


Retraçant l'histoire oubliée de ces enfants de la colonie, cet ouvrage révèle une face cachée, mais fondamentale, de l'histoire de l'appartenance nationale en France : il montre comment les tentatives d'assimilation des métis ont culminé, à la fin des années 1920, avec des décrets reconnaissant la citoyenneté à ceux qui pouvaient prouver leur " race française ". Aux colonies, la nation se découvrait sous les traits d'une race.


Cette législation bouleversa le destin de milliers d'individus, passant soudainement de la sujétion à la citoyenneté : ainsi, en Indochine, en 1954, 4 500 enfants furent séparés de leur mère et " rapatriés " en tant que Français. Surtout, elle introduisait la race en droit français, comme critère d'appartenance à la nation. Cela oblige à revoir le " modèle républicain " de la citoyenneté, fondé sur la figure d'un individu abstrait, adhérent volontaire à un projet politique commun et à souligner les liens entre filiation, nationalité et race.

http://etudescoloniales.canalblog.com/images/Emmanuelle_Saada.jpgEmmanuelle Saada est historienne et sociologue. Elle enseigne la sociologie historique de la colonisation à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

 

  • La revue de presse - Le Monde du 8 juin 2007

 

C'est sans doute à leurs marges que se définissent et se fixent l'identité, l'appartenance, voire le droit. Les réactions au "problème métis" qu'analyse si finement l'historienne et sociologue Emmanuelle Saada retiennent donc l'intérêt non pas tant pour le nombre de métis à l'échelle des colonies françaises (chiffres flous, au demeurant), mais bien parce que la catégorie même semait le trouble dans l'ordre colonial. En effet, les métis ont longtemps brouillé les repères, sapant la logique fondatrice et justificatrice de la colonisation. Leur existence même remettait notamment en question les binômes colonisateur-colonisé et sujet-citoyen...


L'ouvrage d'Emmanuelle Saada est riche en témoignages. Débrouillardise et solidarité traversant le fossé colonial transparaissent dans les lettres fort émouvantes, envoyées à l'administration de la part de mères, de pères présumés, et de métis eux-mêmes. L'auteur conjugue lisibilité et érudition. Elle allie aussi les approches sociologique, historique et juridique. Les fondements de cet impressionnant travail de recherche sont solides, Emmanuelle Saada puisant dans de nombreuses archives vietnamiennes et françaises. Elle examine les liens entre juristes, scientifiques et administrateurs coloniaux. En outre, elle prend le droit au sérieux, ce qui lui permet d'appréhender et d'analyser le jeu crucial entre droit, politique et pratique aux colonies.

 

  • La revue de presse Olivier Wieviorka - Libération du 5 juillet 2007

 

La mémoire de la colonisation est un champ de bataille. Les uns tendent à célébrer ses bienfaits, les autres dénoncent les turpitudes d'une IIIe République niant, au-delà de ses frontières, ses valeurs progressistes et ses idéaux universalistes. Emmanuelle Saada défend une tout autre approche, en s'efforçant de saisir et la construction et les effets des normes juridiques, présumées dévoiler les logiques et les contradictions des impérialistes français. L'attention se porte ici sur les métis, enfants le plus souvent nés de la rencontre d'un militaire en garnison et d'une femme, africaine ou indochinoise. Ces êtres sont-ils français et amenés à jouir des droits et des devoirs d'une pleine citoyenneté ? Ou restent-ils des sujets ?

Les enfants de la colonie : les Métis de l'Empire français entre sujétion et citoyenneté

Auteur : Emmanuelle Saada

Date de saisie : 24/05/2007

Genre : Histoire

Éditeur : La Découverte, Paris, France

Collection : L'espace de l'histoire

 

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