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 Portrait du jour : Dany Rousson, l'auteure du roman « Pour le sourire de Lenny »

 

 

Actualisation portrait du jour de Dany Rousson

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul Culture et justice reçoit la romancière Dany Rousson pour la publication de son roman « Pour le sourire de Lenny » publié dans la collection Terres de France aux Presses de la cité.

 

Son premier roman Les Genêts de Saint-Anthonin , paru en 2014, a remporté le prix Coup de cœur des lectrices Femme Actuelle.
 
Bienvenue Dany au club des ami(e)s de Culture et justice Ph.P.
 

« Pour le sourire de Lenny » de Dany Rousson, parution le 22 août 2019. Interview Philippe Poisson 

D'où vient votre envie d'écrire ?

J'ai toujours aimé écrire. Je me souviens en primaire du plaisir que j'éprouvais devant l'intitulé d'une rédaction. C'était comme une gourmandise. A l'adolescence, comme beaucoup d'entre nous, j'ai écrit quelques nouvelles, des poèmes et des chansons en secret, dans ma petite chambre encombrée de livres. Les gens qui tiennent une grande place dans ma vie avaient droit à de longues lettres. Il est si important de dire à ceux qu'on aime qu'on les aime. Sur le papier, c'est pudique et plus engagé qu'à l'oral. C'est un mode d'expression qui convient à mon caractère réservé.

Pourquoi écrire des romans ?

Je ne me suis jamais posée la question, c'est venu tout naturellement. Je pense que j'ai besoin de laisser libre cours à mon imagination. Inventer des histoires et créer des personnages qui font partie de ma vie pendant de nombreux mois, j'aime énormément. Alors autant que je les choisisse et que j'apprécie leurs tempéraments et leurs personnalités. C'est une grande liberté de les amener où je veux qu'ils aillent, de gérer leurs vies dans une ambiance et un lieu que j'ai choisi.

Quelles sont vos influences littéraires ?

Dès que j'ai su lire, j'ai découvert les livres avec curiosité. Je me souviens avec affection d'un meuble dans ma chambre d'enfant où étaient alignés de nombreux livres des bibliothèques rose et verte. Je me rend compte que c'était une chance d'avoir des bouquins à disposition. C'est à l'adolescence que j'ai connu plusieurs révélations littéraires qui m'ont marqué. J'ai aimé me plonger dans l'univers décalé de Boris Vian, dans la finesse des textes de Voltaire avec son Candide et son Zadig, la soif de vivre de Rabelais avec son Gargantua et le romanesque de Flaubert. Puis, parce-que je n'avais plus rien à lire, j'ai pioché dans les romans de ma mère. C'est là que j'ai reçu mes plus grandes « gifles » littéraires, celles qui ont guidé mes choix des décennies plus tard : la série « des grives au loup » de Claude Michelet et la trilogie de « la bicyclette bleue » de Régine Déforges. Des personnages captivants que je ne parvenais pas à quitter, des descriptions de paysages si réalistes qu'il me semblait entendre les bruits de la campagne au milieu des champs et des vignes. Un plaisir gravé dans ma mémoire.

L'écriture vous sert-elle de résilience ?

Non. Je me sers de mon vécu, des émotions qui en découlent pour donner de l'authenticité à mes histoires, mais on ne peut pas parler de résilience. Avant d'écrire, j'ai connu deux ans extrêmement riches auprès d'enfants en difficulté. Des rencontres inoubliables qui m'ont rempli d'amour et d'espoir. Je pense que c'est cet état de grâce qui m'a conduit vers l'écriture, vers le partage.

Parlez-nous de votre roman.

« Pour le sourire de Lenny » se situe au printemps 2003 et met en scène deux SDF : le fluet Titi, vingt-cinq ans, affable, attachant et celui qu'il a surnommé Savate (faute de connaître son identité), taciturne et sévère, au caractère révolté et au physique qui inspire la méfiance. Les deux compagnons de route arrivent par hasard à Aigues-Mortes, un lieu auquel Savate va se sentir immédiatement lié alors qu'il n'y est jamais venu. Parce-que la vie n'est pas un conte de fée, ils vont essuyer des rejets, des humiliations même, mais aussi rencontrer de belles âmes sensibles à leur déchéance. Mais surtout, le petit Lenny, garçonnet de dix ans, casse-cou et en quête d'affection, va faire irruption dans la vie de Savate, malgré lui. Une immense amitié va naître entre eux, jusqu'au jour où un drame survient, remettant en cause le fragile équilibre mental de cet inconnu sans bagage. Quel drame personnel a-t-il vécu dans le passé, lui qui était voué à un avenir plein de promesse ? C'était une grande volonté pour moi de mettre en avant la cause des sans domicile fixe, ceux qu'on appelle aussi « les invisibles ». C'est si effroyable de devenir invisible aux yeux des autres, de ne plus exister dans la société, de lutter chaque jour et chaque nuit pour survivre, pour ne pas mourir de froid et de faim, ne pas toucher le fond du fond. Comme la plupart d'entre nous, il m'est insupportable de constater que cette misère humaine existe autant au vingt-et-unième siècle. Il ne faut pas perdre de vue que n'importe qui peut se retrouver dans cette situation. Il suffit d'une séparation, d'un drame, la perte de son travail puis de son logement et l'engrenage se met en marche. Alors, au travers de l'histoire de Savate, j'espère que mes lecteurs ne pourront plus passer devant un SDFsans lui accorder un regard, un bonjour, une marque d'attention. Parce-que l'empathie n'est pas un défaut mais une grande qualité humaine.

Une dédicace à l'attention des lecteurs.

Profitez du bonheur qui est sous votre nez, il peut être fragile. Et surtout, soyez heureux.

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... 

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Tag(s) : #portrait du jour criminocorpus
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