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Portrait du jour : Paul Mbanzoulou, un homme de conviction

 

Dessin baroque avec le glaive, provient du site d’images gratuites « Pixabay",

image modifiée par 

 

Réactualisation portrait du jour Paul Mbanzoulou

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Paul Mbanzoulou

Bienvenue Paul Mbanzoulou  sur le très discret et prisé Culture et justice

« Réhabiliter les surveillants. Un universitaire palois, Paul Mbanzoulou, publie un livre consacré aux surveillants de prison et à la réinsertion sociale des délinquants. C’est ainsi que titrait le journal Sud-Ouest du 2 septembre 2000, un article consacré à mon premier ouvrage. Comme ce titre l’indique, j’ai remis au cœur de la réflexion sur la réinsertion sociale des détenus, la participation des personnels de surveillance dont le rôle, dans ce domaine, est souvent occulté. Je suis très fier d’avoir pu affirmer que les missions des surveillants de prison étaient au cœur (et non à la marge) de la réinsertion sociale des personnes détenues dans la mesure où les surveillants contribuent principalement à la restauration du rapport à la norme de ces personnes, élément essentiel du processus de réinsertion sociale… »

 

Paul Mbanzoulou :

Directeur de la recherche, de la documentation et des relations internationales
Responsable du CIRAP et des Presses de l’ENAP
École nationale d’administration pénitentiaire – France

J’ai connu Paul dans les années 2000 à l’ENAP. Il était alors un jeune enseignant chercheur et je me souviens de nos rencontres partagées avec Marc Renneville – CLAMOR … Merci Paul de ton amitié qui perdure avec le temps. PH.P.

Paul Mbanzoulou avec le Président Macron – ENAP 2018

« Portrait de Paul Mbanzoulou – Paul Mbanzoulou est actuellement directeur de la recherche, de la documentation et des relations internationales de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) à Agen/France. Il est responsable du Centre Interdisciplinaire de Recherche appliquée au champ pénitentiaire – CIRAP et des Presses de l’Enap. Il assure également des enseignements à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Promoteur de la justice restaurative en France, il a animé la première expérience de « rencontres détenus-victimes (RDV) » en France à la maison centrale de Poissy. Expérimentation qui a permis l’inscription de la justice restaurative dans le paysage législatif français (loi du 15 août 2014).

Paul Mbanzoulou est né le 12 juillet 1965 à Loudima en République du Congo. Il est titulaire d’une habilitation à diriger les recherches (HDR) soutenue à l’Université de Pau et des pays de l’Adour en 2009 et d’un doctorat en droit privé et sciences criminelles de la même université obtenu en 1999. Il est également titulaire d’une maîtrise de psychologie de l’éducation juvénile et sociale obtenue en 1990 à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville. Il est auteur de nombreux ouvrages sur les champs pénitentiaire et criminologique. Ses travaux scientifiques s’ordonnent autour de deux axes principaux :

* la prise en charge des condamnés ;

* la justice restaurative (lien social et réponses judiciaires).

Il dirige la collection « Savoirs et pratiques criminologiques » des Presses de l’Enap et la série « Champ pénitentiaire » au sein de la collection Criminologie aux éditions de L’Harmattan. Les presses de L’ENAP

Paul Mbanzoulou se définit comme un chercheur engagé dans le partage des savoirs. Il nous l’explique ici au travers de quelques éléments de son parcours.

« Mes enfants me demandent souvent ce que je fais comme métier. Ils ne comprennent pas mes multiples casquettes de directeur, professeur, chercheur, conférencier, expert international, écrivain (auteur d’ouvrages) et j’en passe. Ce à quoi je leur réponds, qu’il faudrait plusieurs vies pour vivre une vie. Alors j’essaie de vivre plusieurs vies dans la même vie, avec l’ambition d’essayer de tout faire bien ».

Pour dresser mon portrait à la fois partiel et partial, je choisis quelques articles de presse publiés à l’occasion de la parution de certains de mes ouvrages, dont les plus couverts sont « La réinsertion sociale des détenus », « La médiation pénale » et « La violence scolaire. Mais où est passé l’adulte ? »

Réhabiliter les surveillants. Un universitaire palois, Paul Mbanzoulou, publie un livre consacré aux surveillants de prison et à la réinsertion sociale des délinquants. C’est ainsi que titrait le journal Sud-Ouest du 2 septembre 2000, un article consacré à mon premier ouvrage. Comme ce titre l’indique, j’ai remis au cœur de la réflexion sur la réinsertion sociale des détenus, la participation des personnels de surveillance dont le rôle, dans ce domaine, est souvent occulté. Je suis très fier d’avoir pu affirmer que les missions des surveillants de prison étaient au cœur (et non à la marge) de la réinsertion sociale des personnes détenues dans la mesure où les surveillants contribuent principalement à la restauration du rapport à la norme de ces personnes, élément essentiel du processus de réinsertion sociale.

Le journal La République des Pyrénées du 23 août 2000 ne s’y était pas trompé en titrant : Le rôle déterminant des surveillants de prison. Paul Mbanzoulou, enseignant en sciences criminelles et en droit pénitentiaire, se penche sur la mission des surveillants de prison dans la réinsertion sociale des détenus. Comme le souligne le rédacteur de cet article de presse, « j’ai voulu me livrer à une analyse de ce que tous les personnels pénitentiaires apportent à la réinsertion sociale des détenus, puisque, ne l’oublions pas, la finalité de la prison est de permettre aux détenus de retrouver une place dans la société. L’idée générale est que les surveillants de prison n’apportent rien. Eux-mêmes le pensent, croient que la mission s’arrête à la surveillance des détenus. En fait, ils font la réinsertion à un autre niveau. Ils apportent aux personnes qu’ils ont en charge l’amendement, qui est l’élément essentiel de la réinsertion ».

Cette question est encore d’actualité. Dans le même article, pour rendre effectif le processus de réinsertion sociale que je préconise dans cet ouvrage, le journaliste rappelle mes deux conditions préalables, d’une actualité brûlante aussi : « il faut d’abord réduire la surpopulation pénale, car elle empêche tout le reste de fonctionner. A quoi cela sert-il de condamner des gens à des peines d’un mois de prison quand il existe des peines alternatives ? Et l’on fera ainsi des économies qui permettront de mieux préparer les réinsertions. Le seconde condition, c’est de créer des équipes pluridisciplinaires régionales, sur le modèle du Centre national d’observation de Fresnes, afin de mieux suivre les individus à tous les niveaux ».

Ces longs extraits de coupures de presse me permettent de montrer en quoi cet ouvrage issu de ma thèse de doctorat a structuré ma pensée et même ma carrière professionnelle. D’ailleurs la thèse dont il est issu n’est pas passée complétement inaperçue dans le champ criminologique. Car comme l’a rapporté un autre article de presse du journal Sud-Ouest du 28 novembre 2001, sous le titre « Une thèse remarquée », le jury du prix Gabriel Tarde réuni sous la présidence de Mme Françoise Tulkens, juge à la Cour européenne des droits de l’homme, a décerné une mention spéciale à un juriste palois, M. Paul Mbanzoulou, docteur en droit pénal, pour sa thèse de droit privé et sciences criminelles sur « l’apport des surveillants de prison à la réinsertion sociale des condamnés à la privation de liberté en France ».

Un juge de proximité avant l’heure. C’est ainsi que titrait le journal Sud-Ouest du 25 janvier 2003 pour annoncer la parution de mon ouvrage « la médiation pénale ». Un petit livre bien fait pour expliquer la médiation pénale, ajoutait-il en sous-titre. C’est un aspect important de mon parcours : allier analyses théoriques, pratiques professionnelles et vulgarisation des savoirs auprès du plus grand nombre. C’est aussi cela ma mission d’enseignant-chercheur.

Pour le même ouvrage, le titre choisi par le journal La République des Pyrénées du 12 février 2003 est plus explicite : Un livre sur la médiation pénale. L’expérience de Paul Mbanzoulou. Le journaliste précise entre autres que « son deuxième ouvrage, paru en décembre 2002, chez le même éditeur, traite de la médiation pénale, un dispositif de justice de proximité assez méconnu du grand public que l’auteur place au cœur des séminaires qu’il anime dans le cadre du DESS droit des victimes. Analyse pratique des textes de référence et des modalités d’application, ce guide de vulgarisation s’adresse au grand public et à tous les acteurs professionnels ».

Le médecin des couples déchirés. C’est ainsi que renchérit le journal Sud-Ouest du 25 avril 2003 en présentant mon expérience de médiation pénale dans le domaine des violences conjugales. Comme le souligne l’auteur de l’article, « Paul Mbanzoulou, en 2002, celui qui donne également des cours à l’UPPA, a traité pas moins de 165 cas. Dans les dossiers de violences conjugales, la médiation pénale a plus ou moins de chance d’aboutir selon que la plainte s’accompagne ou non d’une procédure de divorce ».

Après ce champ de la médiation pénale auquel je continue de porter une attention particulière (voir ma dernière édition de La médiation pénale parue en 2012), la violence scolaire un autre sujet d’articulation entre recherche et pratique professionnelle dans mon parcours.

La dignité des profs. Paul Mbanzoulou sort un ouvrage sur la violence scolaire. Il plaide pour la restauration de l’autorité des adultes. C’est ainsi que le journal Sud-Ouest du 19 mars 2007 annonçait la parution de mon ouvrage « La violence scolaire. Mais où est passé l’adulte ? »

Après cinq années de recherche-action avec différents établissements scolaires du bassin de Pau et d’Oloron Sainte-Marie dans la perspective de mettre à pied un programme de prévention des violences en milieu scolaire, cet ouvrage a été pour moi l’occasion de vulgariser les résultats et démarches entreprises. J’ai accompagné en ce sens plusieurs collèges et lycées et mis en place des pôles de médiation scolaire gérés par des adultes. J’y développe un contre-courant de la médiation scolaire par les pairs (élèves) importée du Québec. J’ai choisi de renforcer les adultes dans leur rôle de référents en le formant aux techniques de médiation, et de former les élèves à la culture du dialogue.

L’objet de cette publication est bien compris par le journal La Dépêche du Midi du 13 mars 2007 dont le titre est très illustratif : « Cette autre violence, de contestation permanente ». Un enseignant de l’ENAP fait profiter de son expérience. Depuis sept ans, il planche sur les violences scolaires.

Au fond, cet ouvrage est aussi un outil pédagogique pour l’enseignant. Il propose de nombreuses pistes de réflexion sur les différents statuts et missions de l’enseignant et sur les techniques de pilotage d’une classe. Ce que Le journal Le Petit Bleu de Lot-et-Garonne du 6 avril 2007 a bien exprimé dans ce titre : « Violence scolaire : ce que peut faire le professeur ».

Si cette succincte revue de la presse quotidienne locale et/ou régionale permet de donner un aperçu sur mon itinéraire professionnel et scientifique, mes champs d’intérêts sont multiples quoique portés toujours par ce besoin d’articulation entre recherche et pratique professionnelle. La justice restaurative m’occupe de façon particulière aujourd’hui, car depuis la publication de la loi du 15 août 2014, qui en a fait un droit des justiciables, je participe intensément à la formation certifiante des animateurs des rencontres détenus-victimes (en milieu fermé) ou condamnés-victimes (en milieu ouvert) dans l’hexagone et à l’Outre-mer. Cet investissement a été récemment honoré par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son passage à l’ENAP. Il a assisté pendant près de 30 minutes à la séquence consacrée à la justice restaurative que j’avais l’honneur d’animer.

« Le président de la République a échangé durant près de 30 mn sur la justice restaurative avec les stagiaires suivant la session de formation continue module 2 « Rencontres détenus-victimes » lors de sa visite à l’Enap le 6 mars. De riches échanges sur les avancées et l’impact de la justice restaurative. Session animée par Paul Mbanzoulou et Robert Cario. Après la consécration par la loi du 15 août 2014, la justice restaurative en France  vient de connaître une nouvelle consécration par cette visite présidentielle » . Paul Mbanzoulou

La liste suivante de mes principaux ouvrages renseigne sur cette variété d’intérêts.

P. Mbanzoulou (dir.), L’efficacité du suivi des personnes placées sous main de justice. Nouvelles problématiques et nouvelles pratiques, Les Presses de l’Enap, coll. Savoirs et pratiques criminologiques, 2016.

P. Mbanzoulou (dir.), Criminologie et pratiques pénitentiaires. Une voie vers la professionnalisation des acteurs ?, Les Presses de l’Enap, coll. Savoirs et pratiques criminologiques, 2015.

P. Mbanzoulou (dir.), Les métiers pénitentiaires. Enjeux et évolutions, Les Presses de l’Enap, coll. Savoirs et pratiques criminologiques, 2014.

P. Mbanzoulou et P. Pottier (dir.), Santé et Justice. Savoirs et pratiques, L’Harmattan, Champ pénitentiaire, 2014 .

P. Mbanzoulou et F. Dieu (dir.), Administration pénitentiaire et Justice. Un siècle de rattachement, L’Harmattan, Champ pénitentiaire, 2013.

Paul Mbanzoulou, La médiation pénale. Nouvelle édition, L’Harmattan, Sciences criminelles, 2012.

Paul Mbanzoulou, Martine Herzog-Evans, Sylvie Courtine (dir.), Insertion et désistance des personnes placées sous main de justice. Savoirs et pratiques, L’Harmattan, Champ pénitentiaire, 2012

François Dieu, Paul Mbanzoulou(dir.), L’architecture carcérale. Des mots et des murs, Privat, 2012

Robert Cario, Paul Mbanzoulou (dir.), La justice restaurative. Une utopie qui marche, L’Harmattan, Controverses, 2010.

François Dieu, Paul Mbanzoulou (dir.), A quoi sert la prison ? En quête de prison républicaine, enquête sur la prison contemporaine, Cahiers de la sécurité, n°12, avril-juin 2010

Paul Mbanzoulou, Hélène Bazex, Olivier Razac, Joséfina Alvarez (dir), Les nouvelles figures de la dangerosité, L’Harmattan, Collection Sciences criminelles, 2008.

Paul Mbanzoulou, La violence scolaire. Mais où est passé l’adulte ?, Ed. L’Harmattan, Coll. Controverses, 2007.

Paul Mbanzoulou, Nicole Tercq, La médiation familiale pénale, Ed. L’Harmattan, Coll. Controverses 2004.

Paul Mbanzoulou, La médiation pénale, 2ème édition, L’Harmattan, Coll. La justice au quotidien, 2004, 85 p (1ère éd. 2002).

Robert Cario, Paul Mbanzoulou (dir.), « La victime est-elle coupable ? » Autour de l’œuvre d’Ezzat Abdel Fattah, L’Harmattan, Coll. Controverses, 2004.

Paul Mbanzoulou, La réinsertion sociale des détenus. De l’apport des surveillants de prison et des autres professionnels pénitentiaires, L’Harmattan, Coll. Sciences Criminelles, 2000.

 

 

 

Relecture et mise en page Ph. P et S.P.

 

Tag(s) : #portrait du jour criminocorpus
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