Longtemps occulté, le rôle des femmes dans la Libération fut pourtant décisif. Une partie de la résistance française s’organise autour de figures féminines, telle Berty Albrecht. Existe-t-il des spécificités dans ces organisations mixtes ? Comment expliquer cette reconnaissance tardive ?
"La croix de la Libération est destinée "à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de libération de la France et de son Empire". Nous y trouvons dix-huit unités militaires, terre, air, mer ; cinq communes, qu’il est aisé de citer, Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’île de Sein. Quant aux 1 038 personnes honorées, il serait trop long de donner tous les noms, sinon ceux des six femmes – seulement six –, honneur de la France : Berty Albrecht, fondatrice du mouvement Combat, qui se suicide à la prison de Fresnes en 1943 ; Laure Diebold, agent de liaison du réseau Mithridate, secrétaire de Jean Moulin, déportée ; Marie Hackin, archéologue, chargée de mission avec son mari, disparue en mer en février 1941quand leur navire est torpillé ; Marcelle Henry, membre du réseau d'évasion VIC, dirigé par Henri Levin, morte peu après son retour de déportation ; Simone Michel-Lévy, résistance des P.T.T., morte en déportation ; Émilienne Moreau-Evrard, héroïne de la Grande Guerre, agent du réseau Brutus, décédée en 1971. Il faut rappeler leur nom et leurs actions pour honorer ces compagnons – ces compagnes – de la Libération et à travers elles toutes les femmes qui ont résisté. (Xavier Mauduit)"