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Nouveau portrait du jour Jean-Luc Riva

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Jean-Luc Riva

Bienvenue Jean-Luc sur le très prisé et discret  Culture et justice

C'est l'abeille criminelle préférée de Culture et justice qui réalise l'interwiew de Jean-Luc

 

Née dans les Yvelines en 1971, passionnée d'Histoire, V. Valeix a été membre de la Fondation Napoléon. À la suite d'un déménagement en Normandie, intéressée depuis toujours par l'apiculture (son arrière-grand-père était apiculteur en Auvergne), elle fonde les ruchers d'Audrey. Elle s'engage alors dans le combat contre l'effondrement des colonies, la "malbouffe" et dans l'apithérapie (soins grâce aux produits de la ruche).

Elle eut l'honneur d'être amie - et le fournisseur de miel - de sa romancière favorite, Juliette Benzoni, reine du roman historique, malheureusement décédée en 2016. Cette dernière a encouragé ses premiers pas dans l'écriture "apicole".

L’Abeille policière a rencontré Jean-Luc Riva, « une vieille culotte » en argot de la Grande Armée, entendez par là, un militaire aguerri. Jean-Luc Riva est en effet un ancien des Forces Spéciale, il est aussi auteur, il nous en parle à Culture et Justice :

Bonjour Jean-Luc, donc ancien des Forces Spéciales, qu’est-ce qui t’a amené dans cette voie ? Tu es de famille militaire ?

Le bac en poche, j’ai souhaité vivre une vie d’aventure et l’armée m’offrait cette possibilité. Il faut remonter à plusieurs générations pour trouver des militaires dans ma famille, en dehors des conflits de la première et de la seconde guerre mondiale. J’ajoute qu’à l’époque où je me suis engagé les forces spéciales telles que nous les connaissons aujourd’hui n’existaient pas, elles ont été créées en 1992. J’ai intégré un régiment spécialisé dans la recherche du renseignement (13°RDP, qui est aujourd’hui intégré aux forces spéciales) et j’ai poursuivi dans la filière du renseignement pendant mes 25 ans de carrière militaire.

Et puis un jour tu rencontres Christian Prouteau, « the boss » du GIGN et d’ailleurs son créateur. Quel a été ton rôle dans la conception de ce service particulier de gendarmerie ?

Aucun, je n’ai jamais fait partie de la gendarmerie. J’ai côtoyé le GIGN à sa création car cette unité est à l’origine de techniques particulières alors inconnues dans les armées, tel l’aérocordage (rappel et descente en corde lisse depuis hélicoptère). J’ai rencontré à cette occasion le patron du GIGN, C. Prouteau sans m’imaginer que 40 plus tard nous écririons un livre ensemble.

Tu as été déployé sur plus d’une Opex, dont celle que tu relates dans « Les enfants de Loyada » peux-tu nous en toucher deux mots :

C’est lors d’un séjour à Djibouti, peu de temps après la prise d’otages de Loyada (Février 1976) que j’ai eu connaissance dans les détails de ce fait d’arme. En 2015, François de Saint Exupéry, le patron des éditions Nimrod m’a contacté pour me demander d’en écrire le récit. Pendant un an, je suis parti à la recherche des témoins directs de cette tragédie. Je les ai tous retrouvés, à l’exception de l’assistante sociale, malheureusement décédée. Elle était resté toute une nuit avec les 30 enfants otages à l’intérieur du car, et son courage lui a valu d’être décorée de la Légion d’Honneur.

La particularité de cette opération est qu’elle reste à ce jour, la seule libération d’otages par un tir simultané de six tireurs d’élite du GIGN, réalisé à 183 mètres de leurs objectifs. Il leur fallait impérativement neutraliser, dès la première balle, leurs objectifs sous peine de voir ceux-ci se retourner contre les enfants.

Aucune unité de par le monde n’est depuis, intervenue de la sorte. Il s’agissait de trente enfants pris en otages dans un bus scolaire avec leur chauffeur et une assistante sociale à la frontière somalienne. Les tirs ont été réalisés à une dizaine de centimètres de la tête des enfants. C’est la première fois que le GIGN mettait en œuvre la technique du tir simultané. Celle-ci consiste à faire tirer plusieurs opérateurs dans la même fraction de seconde sur des objectifs différents même si ceux-ci se déplacent. Il a fallu près d’un an à C. Prouteau pour parvenir à mettre au point cette technique qui est toujours en vigueur aujourd’hui.

Le contexte était celui de la guerre froide puisque les russes étaient en Somalie et que leurs conseillers militaires « coachaient » les indépendantistes djiboutiens à l’origine de la prise d’otages. Deux enfants ont perdus la vie, touchés par des balles perdues tirées par l’armée somalienne et les terroristes. Tous les enfants ont vécus, à des degrés divers, des traumatismes psychologiques qui ont, pour la plupart, été ignorés à l’époque. L’un d’eux, défiguré par un coup de crosse reçu en plein visage ne s’en remettra jamais. Il s’est suicidé en 2014.

Quelles ont été tes plus belles rencontres ?

Dans le milieu « littéraire » François de Saint-Exupéry, qui est devenu un ami et bien sûr Aton avec qui l’aventure continue. Ce dernier à la particularité d’avoir un parcours opérationnel, réalisé au GIGN, hors du commun.

Dans ma vie antérieure, celle de militaire, j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens exceptionnels gravitant dans le monde du renseignement. C’est un milieu particulier où il n’y a aucune reconnaissance car il faut rester dans l’ombre et faire preuve d’abnégation.

Aujourd’hui, ça ressemble à quoi, la vie de Jean-Luc Riva ?

De vrais amis, du sport et de l’écriture.

Tu es aussi auteur, notamment en collaboration avec Aton alias Philippe B. Vous vous connaissez depuis longtemps ?

Nous nous sommes rencontrés en 2018 sur un stand de tir. Je décris d’ailleurs la scène dans « GIGN, Confessions d’un Ops » car elle ne manque pas de piquant. Lorsque j’ai eu connaissance du parcours exceptionnel d’Aton, je lui ai proposé d’en écrire le récit. Il n’a pas accepté immédiatement mais au bout de trois mois. Depuis nous avons écrit un second ouvrage « Féral » qui est en quelque sorte le mode d’emploi du premier.

Un nouvel ouvrage, un polar inspiré de faits réels, est en préparation et sortira dans le premier semestre 2022.

Parle-nous de tes ouvrages ?

Mon premier livre « Les faucons du Vatican » est un thriller qui a été suivi ensuite de quatre ouvrages sur différentes époques du GIGN. En 2020, j’ai travaillé avec une photographe, Sandra Chenu Godefroy, qui est l’initiatrice d’un livre (COVID 19 ce que veut dire être soignant) consacré à la vie de l’hôpital militaire Begin pendant le COVID.

Le 3 mars 2022 sortira chez Nimrod « L’éclaireur » écrit avec un ancien espion du KGB que j’avais croisé en 1992. On y raconte sa vie, depuis l’enfance jusqu’à la désintégration de l’Union Soviétique. Sa sélection comme « illégal », c’est-à-dire comme agent destiné à être infiltré dans un pays étranger a été réalisée à l’âge de 12 ans. Ce qui valide l’adage « Vous ne choisissez pas le KGB c’est le KGB qui vous choisit ». Dans ce livre, nous suivons sa formation pas à pas, la vie quotidienne au KGB et les départs en mission. Le titre « L’éclaireur » est l’appellation donnée en russe aux agents partant en mission, le mot espion étant exclusivement réservé aux ennemis. Une partie du livre est consacré à l’espionnage russe contemporain.

Tu écris pour quelle raison ? Transmettre, éduquer, te libérer ?

L’écriture est pour moi un hobby. Je ne traite que les sujets pour lesquels j’ai de l’affect avec la modeste prétention de dévoiler ou d’expliquer aux lecteurs les zones d’ombres de métiers à risques ou sur des sujets à caractère policier ou militaire.

Donnes-tu des conférences sur ta vie d’Ancien militaire ou sur l’art militaire, fais-tu des master-class ?

Non, je participe parfois à des débats concernant le renseignement, l’historique des unités d’intervention, et à des ateliers d’écriture.

Aimerais-tu écrire autre chose que du récit militaire ?

Nous sortons avec Aton, un thriller qui mêle diplomatie, espionnage et action. Inspiré de faits réels, il risque de « décoiffer » dans certains milieux.

As-tu une passion, une collection ?

L’aviation et les bandes dessinées.

Quelle est ta valeur préférée ?

La loyauté.

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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