Un anthropologue analyse le sort des sans-papiers sous régime français en restituant le récit de leur quotidien.
« Migrant », « exilé », « réfugié »… Les dénominations sont vagues et les connotations, dans l’imaginaire collectif, variables. Désignant essentiellement les individus arrivés sur le sol national dans des conditions non-réglementaires, tous prennent du point de vue de l’État la figure du « sans-papier ». Les structures institutionnelles, de même que les politiques d’accueil ou les pratiques de contrôle censées assurer la surveillance de ces réfugiés, s’adaptent et se transforment en fonction de ce critère de régularisation.
Mais la frontière nationale et administrative qui régule les mobilités, organise le tri des individus et assigne les identités, n’est pas la seule pertinente pour comprendre la situation des sans-papiers. D’autres, moins visibles mais tout aussi contraignantes dans le quotidien à l’intérieur du territoire français, se matérialisent dans des regards, des injonctions, des discriminations. Les personnes dont Stefan Le Courant restitue ici le parcours ont intériorisé ces frontières, apprenant à circuler entre elles, apprenant de leurs erreurs, déployant des tactiques de détournement, acquérant divers savoir-faire. C’est alors par la menace permanente qu’elle fait peser sur le quotidien des sans-papiers que la frontière s’expérimente, façonnant leur vie et leurs pensées...
- Date de publication • 03 mai 2022
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Un anthropologue analyse le sort des sans-papiers sous régime français en restituant le récit de leur quotidien. " Migrant ", " exilé ", " réfugié "... Les dénominations sont vagues et les ...
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