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Né en 1959, à Paris, Pascal Chabaud a enseigné l’histoire et la géographie pendant 40 ans. Lecteur compulsif, il a dévoré les livres de Jules Verne, Emile Zola, Conan Doyle, Edgar Poe, et se lance tardivement dans l’écriture de polars historiques. Installé en Auvergne, il a choisi de situer ses intrigues pendant la Seconde Guerre mondiale, en plaçant ses personnages au plus près du pouvoir, à Vichy.

L'interwiew est réalisée par Philippe Poisson au domicile de l'auteur en Auvergne.

Philippe Poisson est ancien formateur des personnels à l’administration pénitentiaire. Membre correspondant du CLAMOR (UMS 3726), il a régulièrement contribué au carnet de recherche de Criminocorpus de 2015 à 2020. Il gère depuis cette date la page d'actualités "Culture et justice" pour l'association Criminocorpus.

Spécialisé sur l’enseignement de l’histoire pénitentiaire et l’histoire des bagnes coloniaux, il a notamment mené avec Marc Renneville des entretiens avec le surveillant militaire Emile Demaret (à lire sur le site)... 

 

L'interwiew

 

Quelle a été la genèse du roman ?

J’ai choisi cette période de la Seconde guerre parce que c’est une période d’incertitude constante. Dans Mort d’un sénateur, les personnages étaient confrontés à la guerre-éclair menée par l’Allemagne, à l’exode, à l’installation du gouvernement à Vichy. Dans Tuer Pétain, qui se déroule pendant l’automne 1941, les hommes de pouvoir sont confrontés aux premiers attentats de la Résistance contre des soldats allemands et ils doivent choisir eux-mêmes les otages qui seront exécutés. Et le 1er décembre de cette même année, Pétain rencontre Goering en secret pour essayer d’obtenir un allègement des conditions de l’occupation. Sans aucun succès, évidemment, l’humiliation est totale…

Tu imagines dans cet épisode, un attentat projeté contre Pétain. A-t-il été réellement la cible de tueurs pendant cette période ?

Jamais. Dans la préface qu’elle a consacré au roman, l’historienne Bénédicte Vergez-Chaignon souligne que la popularité du Maréchal, et le respect qu’il inspirait, malgré son engagement dans la collaboration l’ont toujours protégé de menaces contre sa personne.

Albertine Rossignol, compagne de l’inspecteur Joseph Dumont joue un grand rôle…

En effet. On méconnait la place des femmes dans la Résistance. Si certaines se limitaient à la transmission ou la distribution de tracts et journaux clandestins, beaucoup d’entre elles ont été un élément capital de la Résistance, au péril de leur vie, lorsqu’elles étaient opératrices des transmissions vers Londres pour envoyer des messages codés par radio(on les appelait les « pianistes »).

Tu as mené un travail d’historien dans la réalisation de ce roman. S’adresse-t-il à un public de spécialistes ?

Le prof d’histoire que j’ai été et le romancier sont des « passeurs de mémoire. » Leur rôle n’est pas d’asséner des connaissances, mais de donner à comprendre les événements passés. Si mes romans font référence aux faits qui se sont déroulés pendant la guerre, je me fais obligation de les rendre accessibles à tous les lecteurs. Je ne fais pas un cours d’histoire, mais j’essaie de donner les clés pour qu’ils perçoivent les enjeux liés à cette période, et qu’ils puissent juger par eux-mêmes de l’immense responsabilité de Pétain et de son gouvernement dans la collaboration.

De futures enquêtes de Joseph Dumont sont-elles en projet ?

La troisième enquête, (intitulée ¡ No pasarán !) est en cours de relecture et va bientôt être envoyée à l’éditeur. Elle se déroule au printemps 1942, pendant le procès de Riom (initié par Pétain pour condamner les hommes politiques de l’avant-guerre de leur responsabilité dans le déclenchement de la guerre !). Et simultanément, Joseph et sa sœur comprendront le rôle que la guerre d’Espagne a joué dans leur histoire personnelle.

À plus long terme, un quatrième roman mènera Joseph sur les traces de celui qui a trahi Jean Moulin.


 

Le 10 juillet 1940, un mois après l’invasion de la France par l’armée allemande, l’Assemblée Nationale accorde à une large majorité les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. 80 parlementaires attachés à la IIIème République votent contre.  Deux jours plus tard, le corps du sénateur Etienne Ferrand est retrouvé dans une chambre d’hôtel de Clermont. Son absence avait été remarquée : Il aurait été certainement le 81ème. Adversaire de Pierre Laval, franc-maçon, républicain, le sénateur constituait une opposition constructive à la création de l’État français.  Que faisait-il à cinquante kilomètres de Vichy alors que sa présence aurait été indispensable en ce moment où  se jouait le sort de la République ?  L’inspecteur Joseph Dumont doit enquêter dans ce contexte difficile. Une nouvelle administration est mise en place, les fonctionnaires potentiellement rebelles au nouveau régime sont renvoyés, et la Cagoule, organisation d’extrême droite reprend du poil de la bête, dont le chef clermontois est le respectable confiseur Lucien Thévenet…  Entre Clermont, Vichy et Paris, Joseph Dumont découvre les intrigues politiques et policières qui ont entouré la naissance de l’État français. Parution novembre 2022.

 

“Le tireur avait construit un axe impeccable entre le mire et le pontet. La tête de Pétain était le troisième point de cette ligne.” Une intrigue policière rythmée sur une toile de fond historique richement documentée !  Dans cet ouvrage, vous découvrirez des personnages attachants qui vous permettront de revisiter, de façon originale, cette période douloureuse, dans la chronologie rigoureuse des faits et une localisation très précise et stricte des lieux. L’histoire de ce roman grisant se déroule dans la commune Française de Vichy. Vous vous y retrouverez au milieu d’une enquête policière trépidante, menée tambour battant par Joseph Dumont, un des personnages de l’histoire.  La Seconde Guerre mondiale en toile de fond vient pimenter un récit haletant, pour s’immiscer de plus en plus profondément au cœur de l’intrigue. L’enquêteur Joseph Dumont, mène de front une enquête criminelle sur la découverte du corps du pharmacien Gaston Tournayre dans son officine tout en veillant à la protection du Maréchal Pétain car sa disparition entrainerait la mise sous tutelle de la France qui serait dirigée par un Gauleiter, comme la Pologne.  La fin rassemble tous les drames dans une scène finale inattendue débouchant sur un point époustouflant. L’ouvrage est préfacé par Bénédicte Vergez-Chaignon, docteure en histoire de l’IEP de Paris, collaboratrice de Daniel Cordier. SIGNE - Parution 28 octobre 2022.

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page  Ph.P

Tag(s) : #portrait du jour criminocorpus, #Coup de coeur du jour
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