Espace de belligérance, la Caraïbe rassemble des territoires impériaux discontinus et précaires. Dans les villes coloniales, la milice constituait souvent la principale force armée pour la défense du territoire et pour la police urbaine, en particulier la police des esclaves. Ce livre porte sur les miliciens noirs et mulâtres de ces villes caribéennes, gardiens d’un ordre colonial qui mobilise volontiers le lexique de la couleur pour dire les hiérarchies sociales. Ils servaient fréquemment dans des compagnies séparées et commandées par des officiers de couleur. La séparation était un moyen de récompenser les élites de couleur locales tout en fixant des limites théoriques à leur ascension.
En s’intéressant à ces miliciens et aux officiers de couleur, l’ouvrage interroge le rôle et les significations de la couleur des hommes en milieu colonial, ainsi que l’émergence, la perpétuation et les limites des élites de couleur aux Amériques. Grâce à une approche multisituée, et sans minimiser l’extrême violence des sociétés coloniales, il s’affranchit des discours des acteurs, dans lesquels la couleur est omniprésente, pour disséquer les pratiques et les critères de classement, et ainsi rendre compte de la fabrique locale de la domination sociale.
Structures
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L’origine des milices de couleur
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Les garants de l’ordre colonial
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Le périmètre des milices de couleur
Trajectoires
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Les officiers de couleur : mobilité sociale, mobilité spaciale
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Notabilité, couleur et évergétisme
Contextes
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L’affaire des milices de Saint-Domingue
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Guerres américaines et réformes coloniales
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Couleur et changements de souveraineté. Les îles du Vent
avec le soutien de l’Institut des Amériques
PRIX AUGUSTIN THIERRY 2022 décerné par le comité d'histoire de la ville de Paris
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