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Quel est le rôle de la police en démocratie ? Ce matin nous nous interrogeons sur les méthodes, les comportements, l'efficacité ou les échecs de la police au service de l’ordre républicain.

 

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Les émeutes urbaines des derniers mois viennent de poser une nouvelle fois la grave question du rôle de la police en démocratie ; la question de ses méthodes, de ses comportements, de son efficacité ou de ses échecs au service de l'ordre républicain et de la liberté des citoyens. Le thème de ce matin m'a paru dès lors s'imposer à notre curiosité. 

Il va s'agir de considérer ce défi majeur et la manière dont notre vie en collectivité l'a affronté d'âge en âge. Ce qui va nous conduire à braquer d'abord l'attention sur les périodes de troubles, en nous interrogeant sur la manière dont l'exercice de la force légitime s'organise alors, avec ses stratégies, ses techniques, ses strictes limites et ses possibles débordements. Affaire de doctrine, d'autorité, du côté des chefs, et, du côté des troupes, d'une maîtrise de soi, en dépit de la peur et de la passion qui peuvent habiter l'indispensable énergie. 

Mais on ne saurait s'en tenir là. Car c'est dans les temps plus calmes que se définissent les relations pérennes entre les citadins et la police. L'idée qu'ils se font alors de celle-ci est essentielle lorsque les vents se lèvent et elle résulte largement de l'action des sergents de ville, comme on disait jadis, de leur comportement au quotidien des jours, dans la tranquillité ou dans l'urgence : soutien ou répression, protection ou agressivité. 

Par quoi l'on est conduit tout droit à la sociologie d'une profession, dans le long terme, aux origines de ceux qui l'exercent, à leur formation, à leur psychologie, à leurs aspirations. 

J'ai convié Christian Chevandier, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université du Havre, à qui l'on doit une Histoire des gardiens de la paix, publiée voici quelques années, et un ouvrage plus récent consacré à l'insurrection des policiers parisiens durant l'été de 1944. Il a enseigné aussi l'Histoire dans les prisons, ce qui est destiné à décentrer utilement son regard.

Archives sonores

  • Chanson "La gavotte des bâtons blancs" par les Frères Jacques, 1950.

  • Extrait du film "Le Quai des Orfèvres" de Henri-Georges Clouzot (1947), avec Louis Jouvet (commissaire Antoine) et Suzy Delair (Jenny Lamour).

  • Extrait d'une allocution de Roger Frey, ministre de l'Intérieur, au lendemain des incidents meurtriers au métro Charonne (manifestation anti-OAS), Inter-actualités, 9 février 1962.

  • Gérard Monate, secrétaire général de la fédération autonome des syndicats de police, France Inter, 4 mai 1973.

  • Interview de policiers à Paris et en banlieue, extrait de l'émission Vécu, intitulée "Les mal-aimés, France Inter, 14 mars 1981.

Bibliographie

  • Christian Chevandier, Policiers dans la ville. une histoire des gardiens de la paix, Gallimard, 2012.

  • Jean-Marc Berlière, René Lévy, Histoire des polices en France. De l'Ancien Régime à nos jours, Editions nouveau monde, 2011.

  • Christian Chevandier, Été 44. L'insurrection des policiers de Paris, Vendémiaire, 2014.

  • Quentin Deluermoz, Policiers dans la ville. La construction d'un ordre public à Paris (1854-1914), Publications de la Sorbonne, 2012.

  • À lire : Violences policières et gaz lacrymogène : 50 ans qu'on parle de l'interdire

Tag(s) : #Police - Gendarmerie - Femmes
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