Document octobre 1999 - À
peine mariée, Hélène a voulu suivre son époux officier, reparti pour un deuxième séjour dans l’Indochine en guerre. Engagée comme infirmière militaire elle s’est trouvée, comme lui, plongée dans
Saigon, la métropole - c’est-à-dire dans l’ambiguïté d’un reste de belle vie coloniale et de guérilla meurtrière en ville et aux abords.
C’est la période charnière des années 1950 à 1952 et le général de Lattre va arriver... Le coût en vies humaines et en santés saccagées est exorbitant par rapport aux minces progrès de la « pacification ».
L’auteur, en quittant ses parents, leur avait promis de beaucoup leur écrire et toujours, sur tout, la vérité. Elle l’a fait, de Saigon enfiévrée, de la brousse effervescente de Bien-Hoa, des plages traîtresses du cap Saint-Jacques... notant partout avec un certain désarroi le contraste entre l’héroïsme du combattant affronté à la mort, et la faiblesse de l’homme devant l’assaut ensorcelant des femmes jaunes.
D’autre part un témoignage émouvant est rendu à l’optimisme, la gaieté, la volonté de guérir des infirmières AFAT et CLAEO, dont le poste est au chevet du soldat, souvent au contact avec son sang.
Une tranche de vie ! La petite voix d’Hélène est une part de la grande voix pathétique du Corps expéditionnaire français au Vietnam.
Hélène Carré Tornézy, de vieille culture provençale, s’est trouvée projetée en deux occasions à l’épreuve de la guerre, d’abord en 1944 dans la Résistance, puis en 1950-1952 en Indochine. D’où deux livres. D’une part Prisonnière au maquis, souvenirs d’une jeune fille, primé par l’Académie française publié chez Plon en 1949 sous le pseudonyme de Nicole Fontclaire, et par épisodes en première page de France-Soir ; ouvrage demandé par le Service historique de l’armée française ainsi que par son homologue anglais. D’autre part, aujourd’hui encore un récit autobiographique, souvenirs d’une jeune femme. Dans l’intervalle, l’auteur a publié de nombreux articles et nouvelles.
Éditeur : Lavauzelle
Date Parution : 10/1999
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