La femme au temps des Romains ...

31 Août 2011

Paru le : 14/01/2011- Le grand Scipion l'Africain, comme tous les Romains, porte la barbe.

Un jour, en Sicile, au contact des mœurs grecques, il décide de se faire raser. Aussitôt, tout ce que Rome compte d'hommes jeunes et modernistes suit son exemple. La mode du visage glabre est lancée... Les tapis de Babylone font fureur au temps de Caton : ils s'arrachent 800 000 sesterces pièce quand un poulet, au marché, vaut 2 sesterces... L'esclave Roscius a du charme, et du talent. Son maître décide d'en faire une vedette de théâtre.

En quelques années, il devient la coqueluche des Romains, et son nom reste comme celui d'un des plus grands du " star system "... A Rome, comme le montrent ces quelques exemples, la mode s'immisce autant dans les habitudes de vie - le vêtement, la nourriture, le cadre familier - que dans l'art et la littérature où la notion d'imitation est centrale. Par la suite aussi, Rome demeure l'arbitre des élégances, en devenant un modèle de référence pour la culture et le goût européens.

Les Romains et la mode

Jean-Noël Robert

Broché

Paru le : 14/01/2011

Éditeur : Belles Lettres

Collection : realia

L'auteur en quelques mots en 2011 ...

Jean-Noël Robert, latiniste, historien de Rome, a déjà publié, aux éditions Les Belles Lettres, plusieurs ouvrages sur l'histoire du comportement, parmi lesquels, Les Plaisirs à Rome, Eros romain, sexe et morale dans l'ancienne Rome et Rome, la gloire et la liberté.

Il dirige en outre la collection " Realia " et celle des " Guides Belles Lettres des Civilisations "dans laquelle il a signé deux volumes, Rome et Les Étrusques.

Les femmes, exclues de la vie politique de la République romaine ? Juridiquement, oui. Il n'empêche qu'elles n'hésitaient pas à manifester dans les rues pour se faire entendre. Et obtinrent parfois gain de cause.

La clameur enfle et submerge les venelles incommodes du centre de Rome. Elle déferle sur le Forum comme un raz de marée et prend d'assaut le Capitole, où se tiennent les assemblées populaires. Les femmes romaines sont dans la rue ! Elles bloquent tous les accès au centre de la ville. Leur foule grossit de jour en jour, nourrie du nombre de celles qui viennent des agglomérations voisines. Elles apostrophent les magistrats, leur posent des questions, leur adressent des suppliques. « Les remontrances, la pudeur, les ordres de leur mari, rien ne pouvait empêcher les matrones de sortir de chez elles » , note l'historien Tite-Live, qui ouvre le trente-quatrième livre de son Histoire de Rome , rédigée sous l'empereur Auguste, par le récit de ces étonnantes manifestations. L'ampleur de l'émeute surprend les dirigeants à l'orée des consulats de Caton et de Valérius Flaccus, en 195 avant notre ère. Or l'importance de ce « mouvement social » semble disproportionnée en regard de ce qui le motive. Vingt ans auparavant, au plus fort de la seconde guerre contre Carthage, alors qu'Hannibal avait infligé à la résistance romaine de cuisantes défaites, Rome, exsangue, s'était trouvée dans la nécessité de se refaire. En 215 (ou 213) av. J.-C., le tribun* de la plèbe Gaius Oppius proposa alors une loi (qui portera son nom, la loi Oppia) pour pallier le cruel manque d'argent de l'armée. Les femmes furent priées de participer à l'effort de guerre en restreignant drastiquement leur train de vie. Elles devaient donner leur or et n'en garder...