Connaissez vous Pauline Léon, la sans-culotte qui voulait former des "compagnies d'amazones" ?

Née en en 1768 à Paris, Pauline Léon était la fille d'un fabricant de chocolat, mort en 1784. Aînée d'une famille de cinq enfants, dès l'âge de 16 ans, c'est elle qui a dû tenir le commerce familial aux côtés de sa mère. Le 14 juillet 1789, elle avait assisté à la prise de la Bastille, et par la suite, elle apporta un soutien sans faille au combat des révolutionnaires.

Pour espérer obtenir l'égalité des droits, les femmes révolutionnaires devaient donc faire aussi leurs preuves sur le terrain de l'action violente

Pour comprendre son rôle, il faut rappeler que, dès ce moment-là, la question de la citoyenneté était devenue un enjeu politique majeur. Les Sans-culottes récusaient la délégation de pouvoir au nom d'une démocratie directe qui privilégiait l'action révolutionnaire et la force physique. C'est ce qui explique qu'à leurs yeux seuls les hommes pouvaient être vraiment citoyens. Pour espérer obtenir l'égalité des droits, les femmes révolutionnaires devaient donc faire aussi leurs preuves sur le terrain de l'action violente.

Voilà pourquoi Pauline Léon et ses camarades consacrèrent beaucoup d'énergie pour prouver, par des actes physiques, qu'elles étaient de véritables citoyennes. Pauline évoqua, dans ses écrits, plusieurs incidents dont elle fut la victime ou l’actrice. En février 1791, par exemple, elle défenestra un buste de La Fayette et fut elle-même molestée par les partisans de ce dernier. Quelques mois plus tard, au retour du Champ-de-Mars, elle fit aussi le coup de poing pour défendre une amie contre la famille d’un garde national. (...)

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