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Crédit photographique : BAYLE Cécile

 

Reprise du portrait du jour criminocorpus - En attendant de publier ce portrait du jour dans la nouvelle version "Culture et Justice" de l'association Criminocorpus, nous mettons en ligne celui de Jacques Lavergne sur mon blog personnel

Encore un P’tit Gars de la bande à Jean-Luc Kerebel , un auteur de polars qui rejoint la bande des joyeux lurons sur le carnet Criminocorpus :

"Culture et Justice" reçoit avec infiniment de plaisir Jacques Lavergne.

Jacques Lavergne, avocat, lecteur assidu et cofondateur de la maison d’édition Au Diable Vauvert.

il est également Président de la radio Esprit Occitanie  au sein de laquelle il produit et anime les émissions Cape Cap, Ça va mieux et Ciao Italia…

Inutile de préciser que "Culture et justice" se réjouit de l’arrivée de notre nouveau portraitiste du jour.

Bienvenue Jacques sur "Culture et Justice". Ph. P

https://www.lecteurs.com/auteur/jacques-lavergne/3236098

 

Crédit photographique BAYLE Cécile

« Il mio autoritratto

Du plus loin que je me souvienne, une chose m’a accompagné tout au long de ma vie, un compagnon fidèle et précieux : le livre. Un grand-père, Pierre Pagès, lecteur assidu à la bibliothèque bien fournie qui m’a initié très tôt à la lecture, un statut de fils unique, un père fonctionnaire qui m’a baladé dans la belle France : il n’en fallait pas plus pour que mon meilleur ami imprimé devienne très tôt mon refuge, mon éducateur, mon dérivatif, mon usine à rêves. BD, romans, livres d’histoire, de philosophie, de sociologie, essais divers et variés, ils m’ont fait voyager, m’ont appris tout ce que ceux dont c’était la mission avaient « omis » de me dire ; grâce à eux, j’ai pu avoir une ouverture sur le monde, grâce à eux l’évasion m’était permise à tout instant.

La vie professionnelle ne m’a pas détourné, loin de là, de cet amour de jeunesse : inspecteur des finances publiques, puis avocat, associé de cabinets d’abord anglo-saxon, puis américain, avant de retrouver un exercice plus solitaire et centré sur l’Occitanie. J’avais bien besoin de la lecture pour retrouver apaisement, envol vers d’autres contrées, vers d’autres aventures, afin de me laver la tête de dossiers parfois arides et de situations complexes, de sollicitations de collaborateurs et de clients. Voire d’étudiants lorsque j’occupais la charge de professeur associé à l’Université. Et j’en revenais toujours régénéré, avec un regard sinon neuf du moins plus serein, une prise de recul permettant de retrouver efficacité et combativité.

Lorsque tensions ou baisses de moral prenaient le dessus, un seul remède, une seule direction : une librairie. Le besoin de voir des livres, de les toucher, d’en sentir l’odeur de papier et de colle, et de ressortir avec deux ou trois ouvrages. Certains se font interdire de casino afin de calmer leur addiction au jeu ; j’avais un temps caressé l’idée de me faire interdire de librairie, pour calmer mes tendances de lecteur compulsif ! Bien sûr, il n’en a rien été, ce qui fait qu’aujourd’hui, je ne vis pas chez moi, mais chez mes livres, au nombre de quelques milliers. Les déménagements sont toujours une redoutable épreuve car, bien évidemment, nous ne nous quittons pas.

Marion Mazauric, fondatrice des éditions Au diable Vauvert.- VINCENT PEREIRA

Et puis un jour, dans un endroit improbable, on rencontre une éditrice parisienne, en l’occurrence Marion Mazauric, ce qui revient à dire une excellente professionnelle, aussi passionnante que passionnée. Questions, discussions, échanges, l’idée arrive naturellement et va se concrétiser dans les plus brefs délais : pourquoi ne pas créer une maison d’édition ? Le Diable Vauvert venait de naître, c’était il y a vingt ans, et ce grand ado donne beaucoup de satisfactions et d’espoirs à ses parents.

La vie, en tout cas la mienne, est faite de rencontres humaines, de hasards – mais en sont-ce vraiment ? – de curiosités, d’envies d’explorer des mondes, des horizons nouveaux, de s’y frotter, de créer. C’est ainsi que Céret fut, un bel été du début de ce siècle, le témoin d’une triple rencontre : le musée d’art moderne, la peinture de Vincent Bioules , le défi que me lance l’ami Philippe Trouslard  : écrire un livre. Après réflexions, quelques angoisses, beaucoup de travail, de tâtonnements, j’ai remis un manuscrit à un éditeur catalan inconnu de moi. Quelques semaines après, un coup de téléphone : cet homme que j’avais presque oublié, tant mon travail me semblait léger et certainement dénué d’intérêt, se rappelait à moi : « c’est bien votre texte, je publie. Ah, au fait, passez me voir, vous allez me signer un contrat et vous m’en ferez d’autres » !

Et voilà comme l’on se met à raconter des histoires, à les écrire, un bon dérivatif à une vie professionnelle plus que prenante.

Et là, les choses s’enchaînent assez logiquement : salons du livres, signatures, rencontres avec les lecteurs. Puis émissions de radio, une puis deux, des invitations pour venir parler du petit dernier fraîchement paru. Et là, nouveau déclic : pourquoi ne pas travailler avec ce fabuleux média, pourquoi ne pas produire et animer des émissions de radio ? Une station locale accepte ma proposition, Cape Cap était né avec la vocation de faire pendant une heure le portrait en creux d’un/d’une invité(e). S’y ajouteront Ça va mieux, émission de commentaires politiques, et Ciao Italia avec des journalistes italiens. Et oui l’Italie, ses habitants (des français qui sourient, dit-on !), ses paysages, sa gastronomie, les civilisations qui l’ont enrichie, et puis, bien sûr, l’Art partout, à commencer par celui de vivre. L’Italie, autre grande passion de ma vie.

 

Crédit photographique  : BAYLE Cécile – Esprit Occitanie , radio web

 

Très vite vient l’envie de créer sa propre station de radio, de définir une ligne éditoriale faite d’humanisme, de créativité, de curiosité, de rigueur. Esprit Occitanie , radio web, venait de naître, une nouvelle aventure, complexe et prenante, mais un pari en passe d’être réussi, grâce aux amis qui m’ont aidé et soutenu, et que j’ai plaisir à nommer et à remercier : Irène, Monique, Philipe, Thierry, Romain Jean-Pierre, Jean-Pierre, Jean-Paul, Maxime, Léo, Eric et quelques autres. Pour le lecteur de ces lignes une addition de prénoms ; pour moi, une famille, des amis pétris de compétence, de disponibilité, de bonne humeur, d’enthousiasme. L’on n’est jamais intelligent seul ; mais la force d’un groupe soudé et motivé permet de soulever beaucoup de montagnes…

Et puis, il y a Jean-Pierre Hubert , journaliste et éditeur, qui vous confie la mission de rédiger avec une grande liberté des articles, pour l’un de ses magazines. Une photographe inspirée pour les illustrer – Cécile Bayle- des reportages divers et variés qui deviennent des émissions de radio, quant ce n’est pas l’inverse, et le tour est joué !

https://www.confluences.org/artiste/fourcou-francis/

Arrive enfin l’ami Francis Fourcou, cinéaste et producteur. On échange beaucoup, on caresse des projets, on fait un bout de chemin ensemble, il me permet de découvrir un monde aussi surprenant que parfois étrange : celui du cinéma. Mais là, c’est encore – peut-être – une histoire à écrire. A suivre…

Je serais injuste si je ne mentionnais pas deux êtres qui font partie de ma vie. Luna d’abord, ma chatte comme je suis son humain, qui suit de près mes travaux d’écriture dans sa position favorite, sur mes genoux, comme elle l’est pendant que j’écris ces lignes. C’est elle qui a la primeur de mes phrases, lues à haute voix : rien ne se publiera sans son approbation. Enfin Jéricho, lusitanien puissant et généreux, qui partage avec moi des heures et des heures de balade sur les chemins rugueux du Lot. Des moments de réflexion, de solitude, d’osmose avec la nature, durant lesquels naissent dans ma tête des situations, des personnages, des phrases même.

Qu’ils en soient remerciés, comme doivent l’être les lecteurs, les auditeurs sans qui tout cela ne serait que de vains exercices sans lendemain. Des lecteurs et auditeurs qui nous donnent le plaisir de les distraire, de les intriguer, de les amuser, de les entraîner vers de nouveaux horizons, de nouvelles pistes à défricher.

Grazie mille a tutti ! »

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... 

Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

https://www.facebook.com/pageculturejustice

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Relecture et mise en page Ph. P et S.P.

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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