Comment innocenter une femme criminelle. Le cas Henriette Caillaux.

Comment innocenter une femme criminelle. Le cas Henriette Caillaux.

Le 28 juin 1914 est une date-clé dans nos livres d'histoire, car l’attentat de Sarajevo fut un moment décisif dans l'engrenage fatal qui a débouché sur la Première Guerre mondiale. Pourtant, quand on lit la presse française de l'époque, on constate que c'est un autre événement qui défraya la chronique. Ce jour-là, en effet, Henriette Caillaux - l'épouse du ministre des Finances qui venait de démissionner - fut acquittée par une Cour d'assises.

Un événement qui défraya la chronique

Elle avait pourtant reconnu l'assassinat, à coups de revolver, de Gaston Calmette, le directeur du Figaro. L'affaire avait une dimension fortement politique puisque des dirigeants de droite avaient incité ce journaliste à lancer une virulente campagne de presse contre Joseph Caillaux. Comme nous étions alors à la veille des élections législatives, les conservateurs craignaient qu'en cas de victoire de la gauche, la réforme fiscale que Caillaux préparait depuis plusieurs années soit adoptée par la nouvelle chambre des députés.

Pour tenter de le discréditer, Calmette accusa Caillaux d'avoir reçu des sommes d'argent pour financer ses entreprises politiques. Puis, dans un article daté du 13 mars 1914, il publia des extraits d'une lettre, datée de juillet 1901, que Joseph Caillaux avait adressée à Berthe Gueydan, sa première épouse. Dans cette correspondance, il se félicitait d'avoir fait capoter un vote concernant l'impôt sur le revenu en paraissant le défendre. En violant ainsi la vie privée de Joseph Caillaux, Calmette espérait détruire l’image d’intégrité que cet élu, proche de la gauche modérée, avait tenté de maintenir, dans un monde politique constamment secoué par des affaires de corruption. Cette dernière décida de défendre l'honneur de son mari en faisant taire Calmette pour l'éternité (...)

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le lien ci-dessous :