Les frères Starostine, du stade de foot au goulag

L’ainé, Nikolaï, lui donne ses lettres de noblesse en créant le Spartak Moscou en 1935. Ce club de football mythique et populaire dominera longtemps son grand rival le Dynamo, notamment lors des premiers championnats d’URSS en 1936. Une renommée mondiale et des succès qui protègent, un temps, les quatre frères des purges staliniennes.

Toutefois en 1942, c’est le goulag après un procès inique car en URSS tout est politique, y compris le sport. Mais même au fin fond de la Sibérie, les frères Starostine sont célèbres et le ballon rond leur permet d’obtenir un régime de faveur.

Un destin rocambolesque, digne d’un roman de John le Carré où l’on croise Staline, bien sûr, mais aussi son fils Vassili qui prend Nikolai sous son aile et lui permet de rentrer en catimini à Moscou en 1950. Mais c’est sans compter sur le redoutable et redouté Béria, chef tout-puissant de la police politique, l’ancêtre du KGB, et soutien sans faille du Dynamo. Le bras droit de Staline n’aura de cesse de garder les 4 frères derrière les barbelés, loin de Moscou.

De fait, les frères Starostine ne sortiront du goulag qu’après la mort de Staline et surtout après l’exécution de Béria en 1953. Nikolaï, lui, imprimera sa marque sur le Spartak jusqu’en 1992.

Un récit documentaire de Sophie Deschamps en partenariat avec l'Equipe

Invité :

François Guéroult, journaliste à France Bleu Orléans, auteur du livre Goulag Football Club, aux éditions Infimes, 2023 ...